mardi 31 juillet 2018

          Carbonnier Jean


1 - PRÉSENTATION

Carbonnier Jean (1908-2003), juriste français, l’un des maîtres de la pensée juridique contemporaine.

2 - LE CIVILISTE SOCIOLOGUE

Attiré par le droit et l’économie politique, Jean Carbonnier est l’élève de Julien Bonnecase à la faculté de droit de Bordeaux, alors que Léon Duguit en est le doyen. Après une thèse de doctorat en droit civil consacrée au régime matrimonial, il est reçu à l’agrégation des facultés de droit (droit privé). En 1937, il est nommé professeur à Poitiers, où il enseigne la procédure civile, puis le droit civil. Il devient doyen de la faculté de droit de Poitiers, avant d’être professeur à la faculté de droit de Paris (1955-1976).
En 1965, il succède à Georges Gurvitch dans l’enseignement de la sociologie juridique à la Sorbonne. C’est sous son impulsion qu’est créé le laboratoire de sociologie juridique de la faculté de Paris.
Parus en 1969 dans Flexible droit, ses « textes pour une sociologie du droit sans rigueur » exposent sa conception de la sociologie juridique : elle y apparaît comme une méthode permettant d’élargir la documentation des juristes sur le droit conçu sous tous ses aspects, y compris les moins dogmatiques : « la sociologie juridique a surtout étudié la règle de droit […] ; qu’elle étudie aussi le jugement […] ; qu’elle étudie aussi le non droit, tous les phénomènes d’absence de droit ».
S’interrogeant sur la fonction normative de la sociologie juridique, Jean Carbonnier estime qu’il ne s’agit pas d’« extraire une norme en suspension dans le milieu social », mais de « faire que la norme, d’où qu’elle vienne, ne soit pas dans ce milieu social un corps étranger ». Soucieux de voir cheminer de concert sociologie théorique et sociologie pratique, il teste la validité de sa théorie en la soumettant à l’épreuve du réel. C’est essentiellement en préparant des projets de loi qu’il peut vérifier l’efficacité des moyens d’action de la sociologie juridique.

3 - LE LÉGISLATEUR OPPOSÉ À L’INFLATION DES LOIS

C’est par le biais de son activité législative que Jean Carbonnier évite de voir ses travaux confinés à une recherche purement théorique. Professeur à Paris, il participe à la réflexion sur l’évolution possible du droit. Le ministre de la Justice Jean Foyer lui confie alors la mission de réfléchir à des réformes législatives rendues nécessaires par l’évolution des mœurs, notamment en droit de la famille.
C’est ainsi que Jean Carbonnier prépare les avant-projets des lois portant sur la réforme de la tutelle et de l’administration légale (1964), puis sur les régimes matrimoniaux (1965), ainsi que sur la filiation (1972) et le divorce (1975), pour ne citer que les plus importants.
Bien qu’il soit l’un des principaux instigateurs de la rénovation du droit civil à partir des années 1960, Jean Carbonnier n’en critique pas moins l’« inflation juridique » qui caractérise selon lui la France contemporaine (Droit et passion du droit sous la Ve République, 1996) ; s’élevant contre la propension française qui consiste à légiférer dès qu’un problème surgit, avec la conséquence de vider la norme de sa substance et de sa crédibilité, Jean Carbonnier prône une maturation dans l’élaboration des lois et l’utilisation de la jurisprudence pour parvenir à une évolution pragmatique du droit.




        Badinter Robert

1 - PRÉSENTATION

Robert Badinter, sur l’abolition de la peine de mort

Le 18 septembre 1981, au terme du discours de présentation prononcé par Robert Badinter — resté comme l’un des grands moments de l’éloquence parlementaire —, l’Assemblée nationale vote l’abolition de la peine de mort en France, à une majorité de 369 voix : « J’ai ressenti, tout au long du débat, la permanente, constante et, je peux le dire, ulcérante accusation de l’indifférence aux victimes, ce qu’il y a, à mon sens, de pire comme attitude : c’est l’exploitation du malheur des victimes. Qu’est-ce que l’abolition, sinon le refus de la violence mortelle, mortelle de l’État mais alors encore beaucoup plus, de la violence mortelle de l’individu. Au cœur de l’abolition, il y a ce refus de la violence et de la mort. Alors de quel droit, au nom de quelle habileté, par quel détournement, est-ce qu’on vient ici constamment dire "pensez aux victimes". Mais aux victimes nous y pensons constamment. Seulement l’argument là permet d’aller au vif des sensibilités, d’écarter encore une fois les dépenses de la raison, et de maintenir le vieil ordre des choses qui bloque la justice. »


Badinter, Robert (1928- ), avocat et homme politique français, ministre de la Justice (1981-1986) dont l’action est à l’origine de l’abolition de la peine de mort en France, puis président du Conseil constitutionnel (1986-1995).

2 - AVOCAT ET PROFESSEUR DE DROIT

Né à Paris, Robert Badinter est titulaire d’un Masters of Arts et agrégé de droit. Chargé des travaux pratiques à la faculté de droit de Paris (1954-1958), puis professeur agrégé de droit à Dijon (1966), à Besançon et à Amiens (1969), il devient professeur à l’université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) en 1974. Il adhère au Parti socialiste en 1971 et exerce diverses responsabilités au sein de la Ligue des droits de l’homme, d’Amnesty International et des instances de la communauté israélite.
Avocat à la cour d’appel de Paris, chargé des intérêts de plusieurs entreprises financières et industrielles, il plaide également dans de nombreuses affaires criminelles, où il est directement confronté au problème de la peine capitale. En 1972, il est l’avocat de Roger Bontems, jugé coupable avec Claude Buffet d’une prise d'otages meurtrière à la centrale de Clairvaux, qui sont tous deux guillotinés. À partir de ce procès, il s’engage résolument pour l’abolition de la peine de mort et obtient en 1977 la condamnation à perpétuité pour Patrick Henry, le meurtrier d’un enfant. Au cours des années suivantes, il défend tous les condamnés à mort qui sont rejugés, après les arrêts de la Cour de cassation cassant la condamnation à mort.

3 - MINISTRE DE LA JUSTICE (1981-1986)

Robert Badinter joue un rôle actif lors des campagnes présidentielles de François Mitterrand de 1974 et de 1981 et est nommé, en juin 1981, garde des Sceaux, dans le gouvernement de Pierre Mauroy. À ce titre, il est l'auteur du projet de loi d'abolition de la peine de mort, qui est voté le 18 septembre 1981. Soucieux de moderniser la justice, et de la mettre en conformité avec les droits de l’homme, il entreprend de nombreuses réformes du système judiciaire et carcéral inspirées du souci d’orienter la justice dans un sens moins répressif. C’est ainsi qu’il abroge la loi dite « sécurité et liberté » (10 juin 1983), la loi « anticasseurs » (23 décembre 1981) et qu’il supprime le délit d’homosexualité (4 août 1982). Il supprime également certaines juridictions d’exceptions comme la Cour de sûreté de l’État (4 août 1981) et les tribunaux des forces armées en temps de paix (21 juillet 1982).
Afin de lutter contre la progression de la délinquance, il développe les peines non privatives de liberté comme les jours-amende ou encore les travaux d’intérêts généraux afin d’offrir une alternative aux peines d’emprisonnement en cas de délits mineurs. À cet effet, il crée un Conseil national et des conseils départementaux de prévention de la délinquance.
Préoccupé par les situations de surpopulation en milieu carcéral, il engage des réformes visant à humaniser la situation des détenus (parloirs sans séparation, suppression des quartiers de haute sécurité, construction de nouvelles prisons, etc.).
Enfin, il améliore l’accès des citoyens à la justice en élargissant le droit pour les associations de se constituer parties civiles en matière de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre (10 juin 1983) et de crimes à caractère raciste (3 janvier 1985). Il œuvre également pour que la France reconnaisse le droit pour tout justiciable d’exercer un recours individuel devant la Commission et la Cour européenne des droits de l’homme, en cas de violation de la Convention européenne des droits de l’homme (9 octobre 1981).

4 - PRÉSIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL (1986-1995)

Appelé à succéder à Daniel Mayer à la présidence du Conseil constitutionnel, Robert Badinter prend ses fonctions le 19 février 1986. Il poursuit la politique de ses prédécesseurs, visant à faire du Conseil un défenseur vigilant des libertés publiques et un garant de la continuité des institutions, dans une période marquée par trois alternances politiques (1986, 1988 et 1993) et deux expériences de cohabitation entre des majorités politiques différentes au sein du pouvoir exécutif. Son mandat arrivé à expiration en 1995, il est remplacé par Roland Dumas, ancien ministre des Affaires étrangères. Robert Badinter s’implique en faveur de la Cour de conciliation et d’arbitrage, créée en 1992 dans le cadre de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), qui a pour objet d’élaborer des solutions pacifiques en cas de différend opposant les États. Il est élu sénateur des Hauts-de-Seine en 1995 et réélu en 2004.
Robert Badinter est par ailleurs l’auteur de plusieurs ouvrages dont l’Exécution (1973), dans lequel il relate le procès et l’exécution de Roger Bontems ; une biographie consacrée à Condorcet (Condorcet, un intellectuel en politique, 1988), rédigée en collaboration avec son épouse, Élisabeth Badinter ; Libres et égaux (1989) et un essai historique intitulé la Prison républicaine (1992). L'Abolition, retraçant son combat pour l’abolition de la peine de mort, reçoit le prix Femina essais en 2000. En 2002, il publie Une Constitution européenne, rédigée article par article, afin de contribuer aux réflexions menées par la Convention sur l’avenir de l’Europe, présidée par Valéry Giscard d’Estaing. Contre la peine de mort (2006), recueil de textes et discours, est un nouveau plaidoyer en faveur de l’abolition de la peine de mort dans le monde.




lundi 30 juillet 2018

COMMENT CONSULTER GRATUITEMENT UN AVOCAT ?

Vous pouvez consulter gratuitement un avocat lors de permanences proposées par différents organismes et institutions. Par ailleurs, certains contrats d'assurance prévoient les conseils gratuits d'un avocat.

* Organisme d'aide à l'accès au droit
Certaines institutions publiques orientent et renseignent le public dans ses droits. Des avocats y tiennent des consultations gratuites.
Il en existe sur tout le territoire :
- les maisons de justice et du droit,
- les points d'accès au droit,

* Mairie ou tribunal
Des consultations gratuites d'avocats peuvent être organisées dans :
- les mairies,
- les tribunaux d'instance,

À NOTER :
l'accès à ces permanences peut être soumis à des conditions de ressources.

* Association de consommateurs
Certains associations de consommateurs offrent à leurs adhérents des consultations gratuites avec un avocat.

* Syndicat
Si vous êtes syndiqué, renseignez-vous auprès de votre syndicat en cas de problème lié au droit du travail. L'avocat du syndicat peut vous apporter gratuitement des conseils.

* Barreau des avocats
Les conseils locaux de l'ordre des avocats (les barreaux) peuvent renseigner sur d'autres lieux de consultations gratuites d'avocats.

À NOTER :
l'accès à ces consultations gratuites peut être réservé aux personnes éligibles à l'aide juridictionnelle. Il convient de se renseigner avant de prendre rendez-vous.

* Contrat d'assurance
En plus des garanties défense-recours et protection juridique, certains contrats d'assurance peuvent prévoir les conseils gratuits d'un avocat. Vous devez vérifier les garanties de vos contrats d'assurance.



AIDE JURIDICTIONNELLE

> L'aide juridictionnelle peut-elle être retirée ?
> Peut-on faire un recours en cas de refus de l'aide juridictionnelle ?


L'aide juridictionnelle vous permet de bénéficier d'une prise en charge totale ou partielle par l'État des honoraires et frais de justice (avocat, huissier, expert, etc.) si vous avez de faibles ressources.

* Vous êtes un National

L'aide juridictionnelle est une aide accordée par l’État aux personnes qui veulent faire valoir leurs droits en justice et qui disposent de faibles ressources. Les bénéficiaires peuvent être mis en examen, prévenus, accusés, condamnés, parties civiles, témoins assistés, etc.

L'aide juridictionnelle vous est attribuée si vous répondez aux 3 conditions suivantes :

- vos ressources sont inférieures à un plafond ;
- l'action en justice envisagée n'est pas irrecevable ou dénuée de fondement ;
- vous ne disposez pas d'une assurance de protection juridique couvrant les frais.

* Conditions d'attribution

Conditions de ressources

Le niveau de l'aide dépend de votre situation et du nombre de personnes à votre charge.

Sont considérés à votre charge, s'ils vivent habituellement à votre foyer :

- la personne avec qui vous vivez en couple si elle n'a pas de ressources ;
- vos enfants mineurs au 1er janvier de l'année en cours (ou de moins de 25 ans, s'ils sont étudiants ou invalides) ;
- vos ascendants dont les ressources ne dépassent pas l'Aspa.

Les ressources prises en compte sont :

- les vôtres,
- celle de la personne avec qui vous vivez en couple,
et celles des autres personnes vivant dans votre foyer même à votre charge (salaires des enfants, pension d'un parent...).

Cependant, si la procédure oppose plusieurs personnes de votre foyer (vous et votre époux(se) par exemple), seules vos ressources sont prises en compte.

*  À noter :

les ressources des parents ne sont pas prises en compte pour l'aide juridictionnelle accordée à un mineur lorsque le litige les oppose ou si les parents manifestent un désintérêt à son égard à l'occasion d'un procès pénal le mettant en cause.

Les ressources prises en compte sont les ressources brutes que vous percevez avant abattements.

D'autres éléments (biens immobiliers par exemple) peuvent être pris en compte.

Certaines ressources sont exclues.

Si vos ressources n'ont pas changé depuis l'an dernier, les ressources prises en compte sont celles déclarées pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2017.

Si votre situation a changé, ce sont vos ressources actuelles qui sont prises en compte, à partir du 1er janvier 2018 et jusqu'à la date de votre demande.

Dans tous les cas, le montant retenu est la moyenne des ressources perçues au cours de la période considérée.

*  À noter :

si vous ne remplissez pas ces conditions, l'aide peut exceptionnellement vous être accordée à 100 % si vous êtes victime d'un crime particulièrement grave.

* Procédure dans votre pays

L'aide juridictionnelle peut être accordée :

- pour un procès en matière gracieuse ou contentieuse (divorce par exemple) ;
- pour une transaction ;
- pour faire exécuter une décision de justice ;
- à un mineur auditionné par un juge ;
- pour une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité ;
- pour une procédure de médiation,
- pour un divorce par consentement mutuel par acte sous signature privée contresigné par avocats.

  Attention :

si vous avez un contrat de protection juridique qui prend en charge toute la procédure, vous n'avez pas droit à l'aide juridictionnelle.

* Démarche

Faire une Demande

L'aide peut être demandée avant ou pendant l'affaire concernée. Vous pouvez également demander l'aide juridictionnelle pour faire exécuter une décision de justice. La demande s'effectue via un formulaire qui peut être retiré dans votre mairie ou au tribunal.


Si vous avez un contrat de protection juridique ne prenant pas en charge les frais du procès, vous devez joindre une attestation de non-prise en charge. Si votre contrat permet une prise en charge partielle, vous devez joindre le Formulaire qui doit etre compléter par vous-même et votre assureur et à joindre à la demande d'aide juridictionnelle si ce dernier ne prend pas en charge les frais du procès.

* Lieu du dépôt

Le lieu de la demande dépend du tribunal chargé de l'affaire.

- Juridiction civile : TPI ou cour d'appel
- Juridiction pénale (cour d'assises ou cour d'appel)
- Chambre administrative d'appel
- Cour Suprême

  À savoir :

si vous n'avez pas de domicile stable, vous pouvez faire une procédure de domiciliation.

* Délai

Le bureau concerné peut vous préciser le délai probable de traitement de votre requête.

* Choix de l'avocat

Si l'aide vous est accordée, vous avez droit à l'avocat de votre choix. Un avocat choisi par vos soins peut être payé via l'aide juridictionnelle si vous remplissez les conditions.

À l'inverse, si vous avez un avocat commis d'office (désigné par le bâtonnier de l'ordre des avocats), vous ne bénéficiez pas automatiquement de l'aide juridictionnelle. Si vos revenus sont trop élevés, vous devrez payer vous-même cet avocat.

Vous pouvez changer d'avocat si vous bénéficiez déjà de l'aide juridictionnelle. Vous devez pour cela signaler ce changement au bureau d'aide juridictionnelle qui vous a accordé l'aide.

  À noter :

vous êtes également libre de faire appel à tout professionnel du droit choisi par vos soins : huissier, expert, etc.

  À savoir :

Dans tous les cas, l'aide ne couvre pas les frais auxquels vous pouvez être condamné (comme les dommages et intérêts).

°° L'aide juridictionnelle peut-elle être retirée ?

L'aide juridictionnelle peut être retirée en totalité ou en partie pour plusieurs motifs : fraude, procédure abusive, augmentation de vos ressources.

* En cas de Fraude

Si vous avez fourni des fausses pièces et déclarations notamment concernant vos revenus pour obtenir l'aide, celle-ci vous sera retirée en totalité.
C'est le bureau d'aide juridictionnelle concerné qui prononce alors le retrait.
Vous risquez également une condamnation pour faux et usage de faux.
Vous devrez alors rembourser les sommes déjà perçues dans un délai fixé par la décision de retrait.
Le retrait de l'aide peut être demandé par toute personne intéressée par l'affaire, notamment la partie adverse ou le procureur de la République.

* En cas de Procédure abusive

Le tribunal peut vous retirer totalement l'aide s'il estime que votre procédure est abusive (par exemple, si elle estime que votre plainte n'a aucun fondement et vise juste à nuire à une autre personne).
Vous devrez alors rembourser les sommes déjà perçues dans un délai fixé par la décision de retrait.
Le retrait de l'aide peut être demandé par toute personne intéressée par l'affaire, notamment la partie adverse ou le procureur de la République.

* En cas d'Augmentation de vos ressources

Si vos ressources augmentent largement au cours de la procédure ou si la décision de justice vous accorde de nouvelles ressources, l'aide peut vous être retirée. Ce retrait peut être partiel ou total selon le plafond dépassé.
C'est le bureau d'aide juridictionnelle qui prononce la décision.
Vous devrez alors rembourser les sommes déjà perçues dans un délai fixé par la décision de retrait.
Le retrait de l'aide peut être demandé par toute personne intéressée par l'affaire, notamment la partie adverse ou le procureur de la République.

°° Peut-on faire un recours en cas de refus de l'aide juridictionnelle ?

Oui, en cas de refus de l'aide juridictionnelle, vous-même ou votre avocat pouvez former un recours contre la décision.

Vous pouvez contester :
- un refus pur et simple de l'aide juridictionnelle,
- ou l'attribution de l'aide partielle, alors que vous souhaitez obtenir l'aide totale.

Le recours doit être effectué dans les jours suivant la notification de la décision contestée.
Vous devez l'adresser au bureau de l'aide juridictionnelle qui a rendu la décision par courrier.
Le recours doit contenir les faits et motifs pour lesquels vous contestez la décision (par exemple, les motifs de contestation du calcul de vos ressources). Vous devez y joindre une copie de la décision contestée.
Le service ayant pris la décision initiale transmet ensuite votre demande l'autorité compétente pour examiner le recours.
Une fois que le recours est examiné, une copie de la décision vous est notifiée par courrier. Si cette nouvelle décision ne vous convient pas, vous n'aurez plus aucun recours par la suite. Cette 2e décision est définitive.

samedi 28 juillet 2018

LE CYCLE DE L'EAU

Le volume total d’eau sur Terre circule en permanence sur tout le globe : dans l’atmosphère, en surface et dans le sous-sol. Ce déplacement de l’eau sur la Terre est appelé cycle de l’eau.

UN CYCLE EN QUATRE ÉTAPES

L’eau parcourt un chemin en quatre étapes :
– étape 1 : l’eau s’évapore (transformation de l’eau liquide en vapeur d’eau) de la surface de la Terre ;
– étape 2 : l’eau se condense (passage de l’état de vapeur à l’état liquide ou solide) sous forme de nuages dans l’atmosphère, ce qui provoque les précipitations (pluies, neige, grêle) ;
– étape 3 : ces précipitations ruissellent sur la surface terrestre ;
– étape 4 : l’eau des précipitations peut aussi être stockée sur une courte période avant de s’évaporer de nouveau.
Ce cycle naturel de l’eau se déroule ainsi en permanence depuis des milliards d’années.

ÉTAPE 1 : COMMENT S’ÉVAPORE L’EAU DE LA SURFACE DE LA TERRE ?

L’évaporation totale (appelée évapotranspiration) est la somme des évaporations du sol et de la végétation, et de la sublimation (transformation de la glace en vapeur d’eau) de la glace des régions polaires. Cette évaporation dépend de la température de l’air, de la vitesse du vent, du type de sol et de la végétation.
L’évaporation est très faible près des pôles, mais elle est beaucoup plus importante près de l’équateur. Le phénomène de l’évaporation est essentiel car il permet à l’eau d’aller vers l’atmosphère pour former les nuages.

ÉTAPE 2 : COMMENT SE FORMENT LES PRÉCIPITATIONS ?

La vapeur d’eau des nuages se condense dans l’atmosphère pour former les précipitations. Ces précipitations tombent sur la surface terrestre sous différentes formes. Lorsque que les fines gouttelettes d’eau des nuages sont suffisamment grosses, elles tombent : il pleut. Si les nuages rencontrent des courants d’air froid, la vapeur d’eau des nuages se transforme en eau solide : il neige ou il grêle.
La quantité des précipitations varie sur le globe terrestre de quelques millimètres par an dans les déserts (comme le désert du Sahara) à plusieurs mètres près de l’équateur. Cette répartition des précipitations sur la Terre est principalement due aux mouvements des vents qui sont étudiés en météorologie.

ÉTAPE 3 : COMMENT RUISSELLE L’EAU SUR LA TERRE ?

L’eau qui ruisselle à la surface de la Terre provient soit des eaux de pluie, soit des eaux de fonte des glaciers. Cette eau ruisselle en surface jusqu’aux rivières, qui vont toutes jusqu’aux océans. Une autre partie de cette eau s’infiltre dans le sol et ruisselle dans les roches de la Terre.
Ce ruissellement dans le sous-sol alimente les nappes d’eau souterraines, appelées nappes phréatiques ou nappes aquifères. Celles-ci jouent un rôle essentiel pour l’homme, puisqu’elles constituent d’énormes réservoirs d’eau potable.

ÉTAPE 4 : À QUELS ENDROITS EST STOCKÉE L’EAU ?

L’eau peut être momentanément stockée dans quatre endroits :
– dans les mers et les océans (97 % de l’eau totale sur Terre), où l’eau est salée ;
– dans le sous-sol, où les eaux sont souterraines (0,06 %) ;
– dans l’atmosphère, où l’eau se trouve sous forme de vapeur d’eau (0,001 %) ;
– dans les calottes polaires (Antarctique, Groenland) et les glaciers, où l’eau est douce et sous forme de glace (2 à 3 %).

QUELLE EST L’INFLUENCE DE L’HOMME SUR LE CYCLE DE L’EAU ?

Les activités humaines modifient toutes les étapes du cycle naturel de l’eau. Les aménagements du territoire (extension des villes et des zones industrielles, déforestation, etc.) ont une très grande influence sur l’évaporation en surface. La quantité et la qualité des pluies sont également modifiées par la pollution de l’atmosphère (problème des pluies acides). Le ruissellement est stoppé par les canaux d’irrigation utilisés pour l’agriculture et par les barrages qui servent à produire de l’électricité. Le stockage de l’eau dans le sous-sol varie en fonction de la quantité d’eau prise dans les puits. Toutes ces modifications sont dangereuses car elles changent rapidement et pour très longtemps le cycle naturel de l’eau.

  POUR ALLER PLUS LOIN 

→ l’eau sur la Terre 
→ la molécule d’eau 
→ les états de l’eau 
→ la pollution de l’eau 
→ les pluies acides
 → la météo et le climat 
→ la Terre



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jeudi 5 juillet 2018

LE CRÉTACÉ

Le crétacé est une division des temps géologiques qui s’étend de - 140 millions d’années à - 65 millions d’années. C’est la dernière période de l’ère secondaire. Dans l’échelle des temps géologiques, le crétacé suit le jurassique et précède le tertiaire.

COMMENT LES CONTINENTS SE DISPOSENT-ILS AU CRÉTACÉ ?

Au début du crétacé, les terres émergées sont réunies en deux supercontinents : la Laurasie au nord et le Gondwana au sud. Entre eux s’étend une vaste mer, la Téthys, dont la Méditerranée est un vestige.
Au cours du crétacé, l’Afrique se détache du Gondwana et dérive vers le nord. Les sédiments de la Téthys, qui ont une épaisseur de plusieurs kilomètres, se retrouvent pris en étau entre la plaque continentale africaine et la plaque eurasienne. Ils se soulèvent progressivement au fur et à mesure que l’Afrique dérive vers le nord : c’est le début de la formation des Alpes.
Pendant ce temps, le sud de l’océan Atlantique s’élargit, accentuant la séparation entre l’Afrique et l’Amérique du Sud. Plus à l’est, l’Inde, qui est elle aussi dégagée du Gondwana, dérive vers le nord. Ce mouvement provoque le plissement des sédiments de la Théthys : c’est le début de la formation de l’Himalaya.
L’Amérique du Nord, quant à elle, dérive vers l’ouest. Ce mouvement est à l’origine du soulèvement des montagnes Rocheuses et de la Sierra Nevada.

QUEL EST LE CLIMAT DU CRÉTACÉ ?

Pendant le crétacé, le climat de la planète devient chaud, doux, avec des pôles sans glace. Le niveau de la mer monte de plus de 200 mètres : une grande partie (un tiers environ) des terres aujourd’hui émergées sont à l’époque sous l’eau. L’Europe, l’Afrique et une partie de l’Amérique du Nord sont des archipels. La température de l’eau autour du pôle Nord est de l’ordre de 14 °C ou plus !

QUELLES SONT LES PLANTES DU CRÉTACÉ ?

Autour du pôle Nord poussent des fougères et des cycadales qui ressemblent à celles que l’on trouve aujourd’hui sous les tropiques. Certaines plantes qui étaient abondantes avant (au jurassique) disparaissent.
Mais partout, les plantes à fleurs (les plantes « modernes ») commencent à se diversifier. Vers la fin du crétacé, la flore est déjà en partie similaire à celle que l’on connaît aujourd’hui. Les grands arbres à feuilles caduques comme le chêne, le hêtre, l’érable ou le magnolia sont de plus en plus nombreux.

QUELS SONT LES ANIMAUX DU CRÉTACÉ ?

Sur la terre ferme

Sur la terre ferme, les reptiles sont la forme de vie dominante : dinosaures et crocodiles sont nombreux et très diversifiés. Cependant, les mammifères sont beaucoup plus variés que ceux du jurassique. Ils sont presque tous de très petite taille (la taille d’une musaraigne), et pour la plupart nocturnes. Une grande variété d’insectes se nourrissant de pollen ou de nectar de fleurs fait son apparition.

Dans les airs

Dans les airs, les reptiles volants occupent toujours l’espace, mais les oiseaux sont de plus en plus nombreux et diversifiés.

Dans les mers

La vie marine du crétacé est extrêmement riche. D’immenses récifs de coraux s’étendent dans les mers chaudes et peu profondes en bordure des continents. Ils abritent de nombreuses espèces d’oursins, de gastéropodes carnivores et de crustacés.
Des bancs de poissons osseux modernes (ils ont des dents, des nageoires et des écailles) sont chassés par des requins très proches de ceux que nous connaissons aujourd’hui, et par des reptiles marins ressemblant à des dauphins (les ichtyosaures).

LA FIN DU CRÉTACÉ : DES EXTINCTIONS MASSIVES

Le crétacé prend fin sur une très importante « crise biologique » : une extinction massive au cours de laquelle environ 75 p. 100 des espèces végétales et animales de l’époque disparaissent.
Dans les mers, de nombreux groupes de mollusques marins (les ammonites, par exemple), de micro-organismes du plancton et de grands reptiles (les ichtyosaures notamment) s’éteignent. Sur la terre ferme, les dinosaures et les reptiles volants disparaissent également.
On ne sait pas exactement pourquoi autant d’espèces se sont éteintes en même temps. Il y a sûrement eu plusieurs causes. Parmi celles-ci, on peut citer deux cataclysmes très importants : en Amérique du Nord, un astéroïde géant entre en collision avec la Terre ; en Inde, ont lieu de gigantesques éruptions volcaniques. La poussière et les débris projetés dans le ciel l’auraient obscurci durablement, empêchant les rayons du soleil d’atteindre la surface. Les températures auraient chuté dans le monde entier. Ces événements auraient entraîné la mort de nombreuses plantes et par ricochet celles des animaux : les herbivores puis les carnivores, privés de nourriture.


  POUR ALLER PLUS LOIN

  → les temps géologiques
  → l’ère secondaire
  → avant le crétacé : le jurassique
  → après le crétacé : le tertiaire



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