les Aborigènes
Les Aborigènes sont un
peuple d’Australie. Ils sont aujourd’hui environ 250 000, et
représentent 1,5 % de la population australienne.
Le mot « aborigène » a
été utilisé par les explorateurs européens qui ont abordé en Australie en
1770 ; il veut dire la même chose que « autochtones » ou
« indigènes », c’est-à-dire qu’il désigne les premiers habitants
d’une contrée. Même si les Aborigènes d’Australie forment un peuple, chacun des
groupes répartis sur le territoire australien a son propre nom, son art, ses
traditions.
Quelque 250 langues aborigènes
auraient existé avant la colonisation de l’Australie par les Européens, et
peut-être 500 ou 700 tribus. Aujourd’hui seulement une vingtaine de
langues seraient parlées couramment et 70 autres seraient en train
de disparaître. Beaucoup d’Aborigènes parlent l’anglais en plus de leur
langue.
UNE HISTOIRE TRAGIQUE
Les Aborigènes seraient arrivés
en Australie il y a plus de 50 000 ans (l’île était alors
inhabitée) ; ils seraient venus d’Inde par la mer, auraient atteint la
Nouvelle-Guinée, et enfin l’Australie. Les Européens les découvrent en même
temps que l’Australie à partir du xviie siècle.
Mais la colonisation britannique
qui débute en 1788 tourne à la tragédie. Éliminés par les massacres, les
maladies, dépossédés de leur territoire, déportés en grand
nombre, les Aborigènes sont regroupés dans des missions ou des réserves,
devenues aujourd’hui des communautés.
Beaucoup ont dû s’installer
dans les villes, mais sont restés en marge de la société. Ils connaissent un taux
de chômage très élevé et leur espérance de vie est de 20 ans
inférieure à celles des autres Australiens. Ils n’ont obtenu une vraie
citoyenneté australienne qu’en 1967. Grâce à leurs luttes, ils ont obtenu des
droits et, depuis 1992, la restitution de quelques territoires, mais leur
combat continue. Ce combat porte notamment sur la protection de
leur identité, l’accès à la propriété terrienne et la disparition
des inégalités économiques et sociales dont ils sont victimes.
DES CHASSEURS-CUEILLEURS NOMADES
Privée de ses terres, la
population aborigène a vu son mode de vie traditionnel peu à peu détruit.
Les Aborigènes étaient des chasseurs-cueilleurs nomades. Ils se déplaçaient
dans leur territoire en petits groupes et établissaient des campements de
huttes ou des abris de pierre. Ils pêchaient et chassaient des animaux comme le
kangourou, le wallaby, l’émeu ou la tortue, à l’aide de filets, de hameçons ou
de lances, mais aussi de propulseurs (woomera) et de boomerangs.
Il n’y avait pas vraiment
de chefs ; les anciens veillaient à la bonne application des lois
sociales et religieuses. Chaque clan avait un animal ou une plante comme totem,
représentant son ancêtre fondateur.
LE TEMPS DU RÊVE
Les Aborigènes sont très attachés
à la terre et ont un grand respect pour la nature. Pour eux, chaque
arbre, chaque rocher, animal ou montagne, chaque tribu, avec ses lois, ses
croyances et son territoire ont été créés par leurs ancêtres, des esprits issus
de la terre. Ils appellent cette lointaine époque mythique le « temps du
Rêve ». Après avoir transmis aux hommes les connaissances nécessaires à
leur survie et à leur existence en société, les héros de la culture ancestrale
ont disparu à l’intérieur de la terre.
Des rituels permettent cependant
d’entrer dans le temps du Rêve. Le temps d’une cérémonie particulière, les
participants eux-mêmes deviennent les ancêtres primitifs et, retraçant leurs
voyages, vivent à nouveau le temps « fort » de la création. De même,
lorsque quelqu’un meurt, son âme retourne dans ce temps où elle se trouvait
avant de naître.
UN ART TRÈS RICHE ET DIVERSIFIÉ
Ce grand mythe s’est transmis
oralement par les légendes et les rituels, mais aussi grâce aux peintures
rupestres (peintes sur les parois des rochers ou des grottes) ; les
plus anciennes datent d’il y a 45 000 ans. Celles de l’ouest de la
terre d’Arnhem, des montagnes de Kimberley et de la péninsule de Cape York
sont parmi les plus célèbres. Elles représentent les ancêtres surnaturels, tels
que le faiseur de pluie Wandjina, l’Homme-éclair ou le serpent
Arc-en-Ciel. L’art aborigène, très riche, comprend aussi des peintures
d’animaux et d’humains où sont représentés le squelette et les organes internes
(elles sont dites « aux rayons X » parce qu’elles font penser à
des radios), ainsi que des peintures sur écorce ou sur sol.
L’art aborigène connaît un véritable
renouveau depuis les années 1970. Des artistes du désert peignent des
toiles à la peinture acrylique dans un style géométrique, avec des cercles, des
lignes, des petits points. D’autres se tournent aujourd’hui vers le cinéma, la
musique, la littérature.
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