L'aide
internationale
L’aide internationale désigne les
opérations de coopération et de solidarité entre les différents
pays du monde.
On distingue l’aide publique
de l’aide privée. L’aide publique est apportée par les pays ou par les
organisations internationales. L’aide privée est apportée par les
individus, les entreprises, les associations et les organisations non
gouvernementales (ONG).
1. DU PLAN MARSHALL À L’AIDE INTERNATIONALE
La nécessité d’une aide
entre pays est apparue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale :
l’Europe est en ruine et n’a pas les moyens de se reconstruire rapidement.
Les États-Unis mettent alors en
œuvre le plan Marshall. Ce programme d’aide financière doit permettre
aux pays européens de faire les investissements nécessaires à leur reconstruction.
Mais cette assistance n’est pas du tout désintéressée car il s’agit aussi
d’aider les Européens à acheter aux États-Unis ce dont ils ont besoin, et de
les empêcher de devenir des pays communistes.
Entre les années 1950 et
1990, l’aide internationale concerne essentiellement les pays du tiers-monde
devenus indépendants (et notamment les anciennes colonies européennes) ainsi
que les pays en développement.
Depuis 1990 et l’effondrement
du bloc communiste, elle concerne non seulement les pays les moins avancés
(PMA), mais également les pays d’Europe de l’Est et les anciennes républiques
socialistes soviétiques, y compris la Russie.
2. POURQUOI UNE AIDE INTERNATIONALE ENTRE PAYS ?
a) Briser le cercle vicieux du sous-développement
Les pays qui bénéficient de
l’aide internationale n’ont généralement pas les moyens d’investir
suffisamment pour assurer eux-mêmes leur propre développement. Ils sont
trop pauvres pour construire les infrastructures dont leur pays a
prioritairement besoin, comme des hôpitaux, des écoles, des équipements
d’approvisionnement et d’assainissement de l’eau, des équipements d’irrigation
des cultures, des usines, des infrastructures routières, etc.
Sans ces équipements, le pays ne
peut pas démarrer ou soutenir son développement. Les habitants sont trop
pauvres, trop mal nourris, trop souvent malades, trop peu formés pour créer des
richesses qui permettraient le développement. Un cercle vicieux s’installe alors :
le sous-développement entraîne la pauvreté qui entraîne le
sous-développement.
L’aide internationale a pour objectif
de briser ce cercle vicieux.
b) Réduire les inégalités et créer les conditions de la
paix dans le monde
En prenant ainsi la décision
d’aider les populations dans le besoin, la communauté internationale affirme l’égalité
absolue entre les hommes et le devoir de solidarité entre citoyens
du même monde.
Cette solidarité s’impose
d’autant plus que l’une des causes principales des conflits dans le monde
réside dans les inégalités et leur corollaire, la pauvreté. Aider les pays en
difficulté est donc un moyen de contribuer au maintien de la paix dans le
monde.
Ainsi en 2000, l’ONU a précisé le sens et
les objectifs de l’aide publique.
Au nombre de huit, les objectifs du millénaire
consistent surtout à parvenir à réduire de moitié la pauvreté dans le monde
entre 2000 et 2020 :
Ø Réduire l’extrême pauvreté et la faim de
moitié.
Ø Assurer l’éducation primaire pour tous.
Ø Promouvoir l’égalité des sexes et
l’autonomisation des femmes.
Ø Réduire la mortalité infantile.
Ø Améliorer
la santé maternelle.
Ø Combattre le Sida, le paludisme et les
autres épidémies.
Ø Assurer un environnement durable.
Ø Partenariat pour le développement.
c) Faire face à une économie de plus en plus mondialisée
Il n’y a pas que la fraternité
et la générosité qui poussent les pays riches à venir en aide aux plus démunis.
Il existe aussi des intérêts économiques et commerciaux. En particulier,
alors que l’économie est de plus en plus mondialisée, aucun pays ne peut plus
continuer à se développer seul, ni même continuer à être riche seul : les
économies sont désormais interdépendantes, et les pays les plus riches comptent
sur le reste de la planète pour leur acheter ce qu’ils produisent.
Ce sont ces raisons qui
expliquent que l’aide des pays riches va à certains pays plutôt qu’à d’autres.
Elle est notamment dirigée vers les anciens pays du bloc communiste car ils
sont devenus des marchés potentiels pour les pays les plus riches. Au
contraire, les pays les plus pauvres n’intéressent pas les investisseurs. Ils
ne peuvent donc compter que sur les organisations internationales ou les ONG.
3. UNE AIDE INSUFFISANTE
Aujourd’hui, tous les spécialistes
sont d’accord pour dire que l’aide fournie est insuffisante pour
permettre aux pays du tiers-monde de décoller. Il faut dire que même si les
pays développés se sont engagés à consacrer une partie de leurs richesses à
l’aide internationale, peu d’entre eux (et en premier lieu les États-Unis)
tiennent leurs engagements.
Alors que l’aide publique
bilatérale (d’un pays à l’autre) a d’abord été majoritaire, c’est l’aide
publique des organisations internationales (dite multilatérale) qui a
pris le relais pour former la plus grande partie de l’aide dans les années
1980–1990. Puis, à partir des années 1990, l’aide privée, et en particulier l’engagement
des ONG, a joué un rôle prépondérant.
Ainsi en 2009, l’aide publique des états
membres de l’organisation de coopération et de développement économiques ( OCDE
) s’est élevée à 90 milliards d’euros ( soit 119,6 milliards de dollars ) , en
hausse de 0,7 % par rapport à 2008.
4. DIFFÉRENTES FORMES D’AIDE
a) L’aide financière
L’aide financière prend la forme
de prêts à taux très avantageux, de dons ou encore d’annulations
de dettes. Elle est soit consentie directement entre pays, soit gérée par
des organismes internationaux comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire
international (le FMI).
Très critiquée, cette aide
financière est avant tout insuffisante. Ensuite, la plus grande part est
privée et sous forme de prêts. Elle crée ainsi une dépendance :
aujourd’hui trop de pays sont endettés à un point tel qu’il est probable qu’ils
ne pourront jamais rembourser leur dette.
En conséquence , l’aide financière fait
içi l’objet de nombreux détournement
notamment dans les pays dans les système français de la françafrique, où
l’essentiel de ces fonds sert à
l’enrichissement personnel des dictateurs-présidents et à rembourser les dettes accumulées.
Pour cette raison, certains militent pour
l’annulation de la dette des pays du tiers-monde, qu’ils considèrent comme
étant une dette odieuse pour l’essentiel.
b) L’aide alimentaire
L’aide alimentaire a été
l’une des premières aides instaurées entre les pays du monde. Le Programme
alimentaire mondial (le PAM) est la principale organisation internationale dans
ce domaine.
L’aide alimentaire gère et partage des
denrées alimentaires pour aider l’homme à se restaurer. Leur action se fonde
sur la gratuité, le don, le partage , le bénévolat et le mécénat.
En Amérique du Nord, en Europe, et plus
largement dans tous les pays industrialisés, de telles associations sans but
lucratif ont ainsi pour objectif la collecte d’aliments, de préférence non
périssables, et leur mise à disposition gratuite ou quasi-gratuite aux plus démunis- essentiellement par le biais d’autres
associations intermédiaires dans le cadre d’accords de partenariat.
L’aide alimentaire, indispensable
en cas de famine, est très critiquée quand elle s’installe dans la durée.
En particulier, on a beaucoup reproché aux pays riches d’utiliser cette forme
d’aide pour écouler des aliments de moindre qualité.
Ainsi , la finalité est en fin de compte
de répondre à l’urgence sociale par l’aide alimentaire et de lutter contre le
gaspillage des produits alimentaires pour nourrir ceux qui ont faim et ceux qui
sont dans le besoin. Selon la Fédération européenne des banques alimentaires,
ce sont au total 800 millions de repas qui ont été distribués en 2011,
répondant ainsi aux besoins essentiels en produits de première nécessité de
personnes.
c) L’aide humanitaire
En cas d’urgence, on parle
d’aide humanitaire : il s’agit d’apporter une aide immédiate dans une
situation où des vies sont en jeu.
En cas de famine, d’épidémie,
de catastrophe naturelle ou de guerre, des organisations
internationales et des ONG tentent d’intervenir directement et aussi rapidement
que possible pour apporter de la nourriture, des médicaments, des équipements
de base (couvertures, vêtements, kits de survie…), ainsi qu’une aide technique
(médecins, secouristes, machines spécialisées…).
Parfois, l’urgence est
criante : une inondation ou un tremblement de terre laissent les
populations victimes de la catastrophe dans un état de dénuement tel que
l’intervention apparaît comme vitale. Certaines situations, bien que moins
graves, réclament cependant l’intervention d’une aide humanitaire. La
sous-alimentation par exemple est une urgence moins immédiatement visible que
la famine. Elle est aussi moins médiatisée et reçoit moins d’aide.
Enfin, il peut arriver que
malgré l’urgence de la situation, le pays dans lequel vivent les populations
civiles touchées ne souhaite pas l’intervention de l’aide humanitaire. En
théorie, le droit international reconnaît désormais la légitimité de la
solidarité internationale et donc le « droit d’ingérence humanitaire ».
En réalité, les situations sont généralement plutôt complexes, et il est
réellement difficile, voire dangereux pour les ONG, de venir en aide aux
populations ainsi isolées.
d) L’aide technique
L’aide technique, également
appelée coopération, est probablement celle dont les objectifs se
rapprochent le plus des ambitions premières de l’aide au développement.
Concrètement, et pour prendre un exemple imagé, il s’agit, plutôt que de livrer
du poisson à des populations menacées par la faim, de leur envoyer un pêcheur,
qui pourra leur apprendre à pêcher.
Les pays développés envoient
ainsi des ingénieurs, des médecins, des techniciens, qui sont chargés non
seulement de construire des infrastructures, mais aussi de former des
ingénieurs, des médecins, des techniciens, qui pourront à leur tour entretenir
les installations et en bâtir de nouvelles.
e) L’aide commerciale
Les spécialistes préconisent
avant tout l’aide commerciale pour aider les pays en développement. Un commerce
plus équitable, c’est-à-dire tout particulièrement attentif à la défense des
plus faibles, pourrait permettre à long terme de développer les économies
locales et d’élargir leurs débouchés.
qu'est-ce que le commerce équitable ?
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Le commerce équitable est une initiative
qui prend de l'ampleur. Le commerce équitable, c'est quand consommateurs,
distributeurs et producteurs s'engagent ensemble. Le consommateur
s'engage à acheter un produit, peut-être un peu plus cher que la concurrence.
Le distributeur s'engage à payer la matière première un prix déterminé à
l'avance, un prix juste, qui ne fluctue pas en fonction des cours, et qui
permet au producteur et à sa famille de vivre décemment (manger à sa faim,
envoyer ses enfants à l'école, se soigner, se loger, s'habiller...). Le
producteur s'engage à produire un produit de bonne qualité, dans le
respect de l'environnement.
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