Aide judiciaire
aide judiciaire, dispositif permettant à
l'État d'apporter un concours aux charges résultant des procédures mises en
œuvre par les particuliers, lorsque ces derniers ne peuvent assumer les frais
de justice.
L'aide judiciaire existe depuis la loi du
3 janvier 1972 qui l'a instituée en matière civile et administrative. La
loi du 19 décembre 1991 a étendu le domaine d'application de ce qu'il
convient de nommer désormais « aide juridictionnelle ».
L'aide juridictionnelle a pour objet de
favoriser l'égalité réelle dans l'exercice des droits de la défense, égalité
qui risque d'être compromise pour des raisons d'ordre financier : l'aide
juridictionnelle vise précisément à apporter un secours aux personnes qui ne
pourraient faire face aux frais de justice.
L'aide juridictionnelle est dite
« totale » ou « partielle » selon que l'État prend à sa
charge tout ou partie des frais de procédure à la place de son bénéficiaire.
C'est un plafond de revenus, corrigé par les charges familiales à la charge du
justiciable, qui détermine le montant de cette prise en charge. Cependant,
cette dernière est toujours soumise à une condition de recevabilité : la
demande peut être rejetée lorsque l'action engagée apparaît irrecevable ou dénuée
de fondement. S'il y a refus, la décision doit être motivée et est susceptible
de recours. L'exigence de cette condition a pour but d'éviter des procédures
abusives, éventuellement inspirées par certains avocats pour assurer leur
propre subsistance.
Soumise à un minimum de formalisme, la
demande d'aide juridictionnelle est instruite par le bureau d'aide
juridictionnelle qui est établi au siège du tribunal de grande instance.
Composé d'un magistrat et d'un greffier, il reçoit, pour les demandes
concernant les affaires portées devant les juridictions de première instance ou
la cour d'assises, le concours d'un avocat, d'un huissier, d'un représentant du
directeur départemental des services fiscaux, d'un représentant du directeur
départemental de l'action sanitaire et sociale, ainsi que d'une personne
désignée au titre des usagers. La demande d'aide juridictionnelle est déposée
par la personne intéressée ou par tout mandataire.
Lorsqu'elle est totale, l'aide
juridictionnelle a pour effet de rendre gratuit le recours à l'avocat, qui est
alors commis d'office et dont la loi prévoit l'indemnisation exclusive du
versement de tous honoraires. Ce dispositif facilite donc l'exercice des droits
de la défense dans les procédures pénales. Cependant, certaines critiques se
sont élevées contre le fait que, le bénéficiaire de l'aide juridictionnelle
perdant la possibilité de choisir son avocat (désigné par le bâtonnier de
l'ordre à partir d'une liste établie à cet effet), la relation de confiance
entre le justiciable et son conseil, facteur d'une défense la plus efficace
possible, peut s'établir moins facilement si le lien entre les deux parties
procède non d'un choix mais du hasard.
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