mercredi 4 février 2015

L'alphabétisation dans le monde



L'alphabétisation dans le monde



Être « alphabétisé », c’est être capable de lire et d’écrire.
Ces connaissances sont indispensables pour pouvoir communiquer avec les autres, en société.
L’alphabétisation est un acquis dans un pays développé comme la France, mais il existe encore dans le monde 860 millions d’adultes analphabètes. Et, dans les pays concernés, l’analphabétisme touche beaucoup plus les femmes que les hommes.
1.   POURQUOI EST-CE SI IMPORTANT DE SAVOIR LIRE ET ÉCRIRE ?
Pour une personne, apprendre à lire et à écrire est très important :
  • pour pouvoir être à l’aise dans la société : dans la vie de tous les jours, il faut être capable de déchiffrer et de comprendre toutes sortes d’informations écrites (papiers administratifs, notices, panneaux dans la rue, plans, etc.) ;
  • pour avoir accès à la culture (la littérature, la presse écrite, etc.) ;
  • pour pouvoir étudier.
De plus, au niveau d’un pays, plus il y a de personnes qui font des études, plus ce pays est doté de professeurs, d’ingénieurs, de chercheurs. C’est comme cela que l’agriculture, l’industrie et les services se développent ; c’est comme cela aussi que l’économie d’un pays progresse et que ses richesses augmentent.
2.   L’ACCÈS À L’ÉDUCATION EST UN DROIT DE L’HOMME
En 1948, lorsque l’Organisation des Nations unies (ONU) adopte la Déclaration universelle des droits de l’homme, elle y inscrit le droit à l’éducation, clé de l’alphabétisation. Elle crée aussi une agence internationale, l’Unesco, chargée en particulier de promouvoir l’éducation pour tous dans le monde entier. Chaque année depuis 1966, l’Unesco célèbre le 8 septembre la Journée internationale de l’alphabétisation.
À partir des années 1960-1970, avec l’aide internationale, les pays du tiers-monde prennent des mesures pour favoriser la scolarisation des enfants et l’alphabétisation des adultes : l’école primaire est rendue obligatoire et gratuite pour que tous les enfants puissent y accéder ; des cours sont organisés pour les adultes analphabètes.
3.   L’ALPHABÉTISATION PROGRESSE MAIS IL RESTE ENCORE BEAUCOUP À FAIRE
Les efforts entrepris par les pays et les programmes internationaux ont permis de faire reculer l’analphabétisme : le taux d’alphabétisation dans le monde (c’est-à-dire la part de la population mondiale âgée de quinze ans et plus qui sait lire et écrire) a progressé de 60 % à 80 % entre 1970 et aujourd’hui.
Mais cela veut dire qu’il y a encore dans le monde 20 % des adultes (un sur cinq) qui sont analphabètes, soit 860 millions de personnes. À ce chiffre s’ajoutent les 121 millions d’enfants qui ne vont pas à l’école, et qui ne sont donc pas non plus alphabétisés. C’est pour cette raison que tous les pays du monde continuent de s’engager pour étendre l’alphabétisation à ceux qui, aujourd’hui, n’y ont pas accès. Dans ce cadre, la période 2003-2012 a été proclamée « décennie des Nations unies pour l’alphabétisation ».
l’analphabétisme dans le monde




Asie centrale (Bangladesh, Népal, Pakistan, Inde, etc.)
45 % des adultes sont analphabètes
35 % des hommes sont analphabètes
55 % des femmes sont analphabètes
Afrique du Nord et Proche-Orient (Mauritanie, Maroc, Égypte, Soudan, Algérie, etc.)
40 % des adultes sont analphabètes
30 % des hommes sont analphabètes
50 % des femmes sont analphabètes
Afrique sub-saharienne (Sénégal, Bénin, Cameroun, Cap-Vert, etc.)
40 % des adultes sont analphabètes
30 % des hommes sont analphabètes
50 % des femmes sont analphabètes
Asie du Sud-Est (Cambodge, Birmanie, Chine, Indonésie, Malaisie, etc.)
14 % des adultes sont analphabètes
8 % des hommes sont analphabètes
20 % des femmes sont analphabètes
Amérique du Sud (Guatemala, Bolivie, Brésil, Mexique, etc.)
11 % des adultes sont analphabètes
10 % des hommes sont analphabètes
12 % des femmes sont analphabètes

4.   DE GRANDES INÉGALITÉS
Les 860 millions d’adultes analphabètes ne sont pas répartis également dans le monde, ni entre les deux sexes. Il existe en effet de très grandes différences :
a)   Entre les pays du monde
Apparition de l’illettrisme dans les pays développés
Dans les pays développés comme les pays d’Europe, le Japon ou les États-Unis, l’analphabétisme est extrêmement réduit. Comme l’enseignement est obligatoire, les enfants vont à l’école suffisamment longtemps pour apprendre à lire et écrire.
Toutefois, dans ces pays, il arrive que les personnes scolarisées apprennent mal (elles savent déchiffrer mais ne comprennent pas ce qu’elles lisent) ou qu’elles perdent l’usage de la lecture et de l’écriture, faute de pratique : c’est l’illettrisme.
En France, des campagnes sont menées depuis la fin des années 1980 pour lutter contre ce phénomène qui touche plus de 2,5 millions de personnes.
Persistance de l’analphabétisme dans les pays en développement (PED)
Dans les PED, même si l’alphabétisation des adultes progresse, 100 millions d’enfants ne sont pas scolarisés. Dans les pays les moins avancés, plus de la moitié de la population est encore analphabète.
Le principal obstacle à l’alphabétisation est en effet la pauvreté. Il s’agit d’un véritable cercle vicieux : la pauvreté d’un pays fait obstacle à l’éducation et le manque d’éducation freine son développement.
La situation est particulièrement préoccupante en Asie du Sud et dans l’Afrique subsaharienne (c’est-à-dire dans les pays situés au sud du Sahara). La difficulté de faire disparaître totalement l’analphabétisme dans ces pays est due à plusieurs facteurs :
  • l’insuffisance des dépenses consacrées par les gouvernements à l’éducation : l’État n’a pas ou ne donne pas assez d’argent pour construire des écoles, fournir du matériel, former et payer des professeurs ;
  • la forte croissance démographique : plus la population augmente dans les pays pauvres et plus le nombre d’analphabètes augmente ;
  • les guerres : dans un pays en guerre, l’accès à l’éducation n’est pas prioritaire.
b)   Entre les hommes et les femmes
L’analphabétisme touche davantage les femmes que les hommes : deux analphabètes sur trois dans le monde sont des femmes. Cette situation s’explique par plusieurs raisons.
Il existe notamment des motifs économiques : dans les pays pauvres, l’aide apportée par les filles dans les tâches domestiques est trop importante pour que les familles puissent s’en priver en les envoyant à l’école.
Les motifs culturels sont également importants : dans de nombreux pays, la tradition veut encore que les filles ne soient pas envoyées à l’école ; l’accès à l’éducation est réservé aux garçons, tandis que la place des filles est à la maison.
Pourtant, il est vraiment important que les femmes aussi puissent apprendre à lire et à écrire. Tout d’abord parce qu’elles en ont le droit autant que les hommes, pour mieux vivre en société et accéder à la culture.
D’autre part, parce que l’éducation des filles est cruciale pour le développement d’un pays. En effet, lorsque le niveau d’éducation des femmes augmente dans un pays, le pays est en meilleure santé, car la femme est souvent une mère qui peut directement appliquer ses connaissances acquises dans le domaine de l’hygiène et de la santé : les pratiques d’hygiène sont meilleures ; les enfants sont nourris de manière plus appropriée ; les femmes ont moins d’enfants ; il y a moins de décès lors de la naissance ou au cours de la petite enfance, car les femmes instruites sont plus en mesure de demander et d’obtenir des soins avant et après l’accouchement.
Enfin une femme qui sait lire et écrire sera plus consciente de l’importance d’envoyer à l’école ses enfants, en particulier ses filles.


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