L'alphabétisation dans le monde
Être « alphabétisé », c’est
être capable de lire et d’écrire.
Ces connaissances sont
indispensables pour pouvoir communiquer avec les autres, en société.
L’alphabétisation est un acquis dans
un pays développé comme la France, mais il existe encore dans le monde 860 millions
d’adultes analphabètes. Et, dans les pays concernés, l’analphabétisme touche
beaucoup plus les femmes que les hommes.
1. POURQUOI EST-CE SI IMPORTANT DE SAVOIR LIRE ET
ÉCRIRE ?
Pour une personne, apprendre
à lire et à écrire est très important :
- pour pouvoir être à l’aise dans la société : dans la vie de tous les jours, il faut être capable de déchiffrer et de comprendre toutes sortes d’informations écrites (papiers administratifs, notices, panneaux dans la rue, plans, etc.) ;
- pour avoir accès à la culture (la littérature, la presse écrite, etc.) ;
- pour pouvoir étudier.
De plus, au niveau d’un
pays, plus il y a de personnes qui font des études, plus ce pays est doté de
professeurs, d’ingénieurs, de chercheurs. C’est comme cela que l’agriculture,
l’industrie et les services se développent ; c’est comme cela aussi que
l’économie d’un pays progresse et que ses richesses augmentent.
2. L’ACCÈS À L’ÉDUCATION EST UN DROIT DE L’HOMME
En 1948, lorsque l’Organisation
des Nations unies (ONU) adopte la Déclaration universelle des droits de
l’homme, elle y inscrit le droit à l’éducation, clé de
l’alphabétisation. Elle crée aussi une agence internationale, l’Unesco,
chargée en particulier de promouvoir l’éducation pour tous dans le monde
entier. Chaque année depuis 1966, l’Unesco célèbre le 8 septembre la
Journée internationale de l’alphabétisation.
À partir des années 1960-1970,
avec l’aide internationale, les pays du tiers-monde prennent des mesures pour
favoriser la scolarisation des enfants et l’alphabétisation des adultes :
l’école primaire est rendue obligatoire et gratuite pour que tous les enfants
puissent y accéder ; des cours sont organisés pour les adultes
analphabètes.
3. L’ALPHABÉTISATION PROGRESSE MAIS IL RESTE ENCORE
BEAUCOUP À FAIRE
Les efforts entrepris par les
pays et les programmes internationaux ont permis de faire reculer
l’analphabétisme : le taux d’alphabétisation dans le monde (c’est-à-dire
la part de la population mondiale âgée de quinze ans et plus qui sait lire et
écrire) a progressé de 60 % à 80 % entre 1970 et aujourd’hui.
Mais cela veut dire qu’il
y a encore dans le monde 20 % des adultes (un sur cinq) qui sont
analphabètes, soit 860 millions de personnes. À ce chiffre
s’ajoutent les 121 millions d’enfants qui ne vont pas à l’école, et qui ne
sont donc pas non plus alphabétisés. C’est pour cette raison que tous les pays
du monde continuent de s’engager pour étendre l’alphabétisation à ceux qui,
aujourd’hui, n’y ont pas accès. Dans ce cadre, la période 2003-2012 a été
proclamée « décennie des Nations unies pour l’alphabétisation ».
l’analphabétisme dans le monde
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Asie centrale (Bangladesh, Népal, Pakistan, Inde,
etc.)
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45 % des adultes sont analphabètes
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35 % des hommes sont analphabètes
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55 % des femmes sont analphabètes
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Afrique du Nord et Proche-Orient (Mauritanie, Maroc, Égypte, Soudan,
Algérie, etc.)
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40 % des adultes sont analphabètes
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30 % des hommes sont analphabètes
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50 % des femmes sont analphabètes
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Afrique sub-saharienne (Sénégal, Bénin, Cameroun, Cap-Vert,
etc.)
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40 % des adultes sont analphabètes
|
30 % des hommes sont analphabètes
|
50 % des femmes sont analphabètes
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Asie du Sud-Est (Cambodge, Birmanie, Chine, Indonésie,
Malaisie, etc.)
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14 % des adultes sont analphabètes
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8 % des hommes sont analphabètes
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20 % des femmes sont analphabètes
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Amérique du Sud (Guatemala, Bolivie, Brésil, Mexique,
etc.)
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11 % des adultes sont analphabètes
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10 % des hommes sont analphabètes
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12 % des femmes sont analphabètes
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4. DE GRANDES INÉGALITÉS
Les 860 millions d’adultes
analphabètes ne sont pas répartis également dans le monde, ni entre les deux
sexes. Il existe en effet de très grandes différences :
a) Entre les pays du monde
Apparition de l’illettrisme dans
les pays développés
Dans les pays développés
comme les pays d’Europe, le Japon ou les États-Unis, l’analphabétisme est
extrêmement réduit. Comme l’enseignement est obligatoire, les enfants vont à
l’école suffisamment longtemps pour apprendre à lire et écrire.
Toutefois, dans ces pays,
il arrive que les personnes scolarisées apprennent mal (elles savent déchiffrer
mais ne comprennent pas ce qu’elles lisent) ou qu’elles perdent l’usage de la
lecture et de l’écriture, faute de pratique : c’est l’illettrisme.
En France, des campagnes
sont menées depuis la fin des années 1980 pour lutter contre ce phénomène
qui touche plus de 2,5 millions de personnes.
Persistance de l’analphabétisme
dans les pays en développement (PED)
Dans les PED, même si
l’alphabétisation des adultes progresse, 100 millions d’enfants ne sont
pas scolarisés. Dans les pays les moins avancés, plus de la moitié de la
population est encore analphabète.
Le principal obstacle à
l’alphabétisation est en effet la pauvreté. Il s’agit d’un véritable
cercle vicieux : la pauvreté d’un pays fait obstacle à l’éducation et le
manque d’éducation freine son développement.
La situation est particulièrement
préoccupante en Asie du Sud et dans l’Afrique subsaharienne (c’est-à-dire dans
les pays situés au sud du Sahara). La difficulté de faire disparaître
totalement l’analphabétisme dans ces pays est due à plusieurs facteurs :
- l’insuffisance des dépenses consacrées par les gouvernements à l’éducation : l’État n’a pas ou ne donne pas assez d’argent pour construire des écoles, fournir du matériel, former et payer des professeurs ;
- la forte croissance démographique : plus la population augmente dans les pays pauvres et plus le nombre d’analphabètes augmente ;
- les guerres : dans un pays en guerre, l’accès à l’éducation n’est pas prioritaire.
b) Entre les hommes et les femmes
L’analphabétisme touche davantage les
femmes que les hommes : deux analphabètes sur trois dans le monde sont
des femmes. Cette situation s’explique par plusieurs raisons.
Il existe notamment des
motifs économiques : dans les pays pauvres, l’aide apportée par les filles
dans les tâches domestiques est trop importante pour que les familles puissent
s’en priver en les envoyant à l’école.
Les motifs culturels sont
également importants : dans de nombreux pays, la tradition veut encore que
les filles ne soient pas envoyées à l’école ; l’accès à l’éducation est
réservé aux garçons, tandis que la place des filles est à la maison.
Pourtant, il est vraiment
important que les femmes aussi puissent apprendre à lire et à écrire. Tout
d’abord parce qu’elles en ont le droit autant que les hommes, pour mieux vivre
en société et accéder à la culture.
D’autre part, parce que
l’éducation des filles est cruciale pour le développement d’un pays. En effet,
lorsque le niveau d’éducation des femmes augmente dans un pays, le pays est en meilleure
santé, car la femme est souvent une mère qui peut directement appliquer ses
connaissances acquises dans le domaine de l’hygiène et de la santé : les
pratiques d’hygiène sont meilleures ; les enfants sont nourris de manière
plus appropriée ; les femmes ont moins d’enfants ; il y a moins de
décès lors de la naissance ou au cours de la petite enfance, car les femmes
instruites sont plus en mesure de demander et d’obtenir des soins avant et
après l’accouchement.
Enfin une femme qui sait
lire et écrire sera plus consciente de l’importance d’envoyer à l’école ses
enfants, en particulier ses filles.
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