lundi 23 décembre 2013

HISTOIRE DE L'ASIE



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l'histoire de l'Asie


L’Asie ne constitue pas une unité d’un point de vue historique : il n’a pas existé une, mais des civilisations asiatiques. Les plus anciennes se situent au Proche-Orient, en Inde, en Chine et au Japon.
LES PREMIERS PEUPLEMENTS
Si c’est en Afrique que sont nés les premiers ancêtres de l’homme, on trouve également en Asie de très anciennes traces de l’humanité : un Homo erectus a été découvert sur l’île de Java (l’homme de Java), un autre en Chine (l’homme de Pékin). À la période néolithique (entre 10 000 et 3300 avant J.-C.), l’Asie connaît une évolution considérable dans l’histoire de l’humanité : l’agriculture apparaît au Proche-Orient (entre les vallées du Tigre et de l’Euphrate, dans une région appelée le croissant fertile). Les premières civilisations asiatiques sont donc agricoles. Elles sont sédentaires et regroupées dans des cités.
LA NAISSANCE DES GRANDES CIVILISATIONS ASIATIQUES
Trois grands lieux de civilisation jouent un rôle essentiel dans l’histoire de l’Asie : le Proche-Orient (avec la Mésopotamie), la péninsule indienne et la Chine. Les premières civilisations qui s’y développent contribuent à l’essor du continent par leurs échanges commerciaux et culturels. Mais surtout, elles diffusent leurs modèles dans les régions environnantes.
Le Proche-Orient, berceau de l’histoire
Au Proche-Orient, la Mésopotamie bénéficie de l’eau de deux grands fleuves (le Tigre et l’Euphrate). C’est dans cette région que les civilisations de Sumer puis d’Akkad développent l’agriculture puis, vers 3300 avant J.-C., inventent l’écriture (cet événement marque le passage de la préhistoire à l’histoire). À partir de 2000 avant J.-C., la Mésopotamie est dominée par les royaumes de Babylone, d’Assyrie et de Chaldée.
Plus tard, les Perses de la dynastie des Achéménides fondent un vaste empire (l’Empire perse), qui s’étend de la Méditerranée jusqu’à la frontière de l’Inde. Sous le règne de grands rois (comme Cyrus le Grand et Darios le Grand), il devient le plus puissant royaume de son époque. En 330 avant J.-C., l’Empire perse succombe aux assauts des troupes d’Alexandre le Grand. Près de 100 ans après la mort d’Alexandre, les Parthes (dirigés par la dynastie des Arsacides, puis celle des Sassanides) restaurent la puissance de l’Empire perse jusqu’au viie siècle après J.-C.
L’Inde ancienne
En Inde, vers 2500 avant J.-C., de grandes cités voient le jour le long du fleuve Indus, telles Mohenjo-Daro et Harappa. Cette civilisation de l’Indus décline à partir du xviiie siècle avant J.-C., avec l’arrivée de nomades venus d’Asie centrale, les Aryens. Ceux-ci, qui règnent sur l’Inde entre 1500 et 300 avant J.-C., pratiquent une religion reposant sur la division de la société en castes : l’hindouisme. Une autre grande religion, fondée par Bouddha, naît vers 500 avant J.-C. : le bouddhisme.
À la fin du ive siècle avant J.-C., un vaste empire est fondé par la dynastie des Maurya. Ils répandent le bouddhisme, qui gagne le sud de la péninsule indienne et le reste de l’Asie. La dynastie des Maurya disparaît au iie siècle avant J.-C. Bientôt, une autre dynastie donne un grand essor économique et culturel à l’Inde, celle des Gupta (vers 320-540 après J.-C.).
La Chine antique
La troisième grande civilisation asiatique de l’Antiquité se trouve en Chine. Régnant aux IIe et Ier millénaires avant J.-C., les deux premières dynasties chinoises (les Shang et les Zhou) se développent également autour d’un fleuve, le Huang he (le « fleuve Jaune »). C’est durant cette période que deux grands sages (Confucius et Lao-tseu) élaborent chacun une philosophie qui va influencer la vie intellectuelle chinoise : le confucianisme et le taoïsme.
Régnant pendant 400 ans à partir de la fin du iiie siècle avant J.-C., les souverains de la dynastie Han entreprennent la construction de routes, de ports et de la Grande Muraille. Ils étendent leur influence en Asie du Sud-Est (Viêt Nam, Cambodge, Corée, etc.).
LES GRANDS BOULEVERSEMENTS DU MOYEN ÂGE
Les invasions des Huns
À partir des premiers siècles de notre ère, ces grands pôles de civilisation subissent les assauts de peuples nomades guerriers. La Chine des Han succombe la première aux assauts des Xiongnu (parents des Huns), et le pays se trouve divisé en une multitude de royaumes à partir du début du iiie siècle. Il ne retrouve son unité que sous la dynastie Tang, au viie siècle. En Inde, les souverains Gupta sont battus par les Huns au vie siècle, et plusieurs royaumes se constituent au sud comme au nord.
Dans cette partie de l’Asie, les dominations indienne et chinoise sont en rivalité. Ainsi les Khmers du Cambodge, qui fondent la cité d’Angkor Vat, subissent l’influence de l’Inde. Les Vietnamiens subissent pour leur part celle de la Chine.
L’expansion de l’islam
Au Proche-Orient, l’islam se répand grâce aux victoires militaires des Arabes, partis d’Arabie au viie siècle. Ils fondent à Damas la dynastie des Omeyyades, puis à Bagdad celle des Abbassides. Une fois les territoires correspondant à l’Irak et l’Iran conquis, l’islam n’est plus seulement la religion des Arabes, mais devient aussi celle des Perses. Il continue de s’étendre dans le nord de l’Inde (où un sultanat est fondé à Delhi au début du xiiie siècle) et jusqu’à l’Indonésie. Deux religions coexistent alors en Inde : l’hindouisme et l’islam. Le bouddhisme disparaît de cette région, mais il s’est définitivement implanté en Chine et en Asie du Sud-Est.
Les invasions mongoles
Au xiiie siècle, sous l’impulsion de Gengis Khan et de ses descendants, les Mongols s’emparent du nord de la Chine, puis déferlent sur l’Asie centrale. Ils conquièrent une grande partie de l’Inde (où ils fondent plus tard l’Empire moghol à Delhi). En Chine, Kubilaï Khan s’empare du Sud, dirigé par la dynastie Song. Il instaure une cour brillante que vient visiter l’explorateur vénitien Marco Polo. Il chasse les Thaïs vers le Cambodge, qui y prennent la place des Khmers. Une dernière secousse mongole parcourt l’Asie au xive siècle avec les conquêtes de Tamerlan, mais ses victoires se révèlent de courte durée.
L’ASIE DU XVIE AU XIXE SIÈCLE
Au xvie siècle, sur le continent déchiré par les conquêtes mongoles, de grands ensembles politiques se constituent : la Perse des Safavides, l’Inde des Grands Moghols, la Chine des dynasties Ming, puis Qing (une dynastie mandchoue), etc.
L’Empire ottoman
En Asie Mineure, des Turcs, appelés les Ottomans, se sont emparés en 1453 de Constantinople, qu’ils ont renommée Istanbul. Jusqu’au début du xxe siècle, l’Empire ottoman domine le Proche-Orient.
La colonisation européenne
À partir du xvie siècle, les premiers navires européens arrivent en Inde, puis en Chine. Très vite, les Espagnols fondent des colonies aux Philippines, les Hollandais en Indonésie, les Anglais en Inde et les Français en Indochine.
Durant tout le xixe siècle, l’Asie est la proie des rivalités européennes. Par exemple, l’Afghanistan est l’objet d’une lutte entre les Russes et les Anglais. Mais c’est surtout la Chine qui est convoitée. Toutes les puissances européennes y sont présentes.
Le cas particulier du Japon
Le Japon, qui est un archipel, connaît une histoire singulière. Au Moyen Âge, le pouvoir de l’empereur (le tenno) est affaibli au profit de grandes familles nobles (les Fujiwara, les Minamoto et surtout les Ashikaga), qui occupent la fonction de chef du gouvernement : le shogun. Les rivalités entre ces grandes familles donnent lieu à des guerres, au cours desquelles s’illustrent les samouraïs (une classe de guerriers). À partir du xviie siècle, le Japon se replie sur lui-même et ferme ses frontières aux étrangers. Le dernier shogun perd le pouvoir en 1867. L’année suivante, l’empereur Meiji entreprend une profonde réforme des institutions du pays, qui adopte le modèle économique européen. Il lance également le Japon à la conquête du continent asiatique, afin d’y implanter des colonies. En 1905, lorsqu’il gagne la guerre qui l’oppose à la Russie, le Japon est le premier pays asiatique à avoir vaincu une nation européenne.
Cette victoire a un profond retentissement en Asie, notamment en Chine où une révolution, lancée par Sun Yat-sen, renverse le dernier empereur de Chine (Puyi) et instaure une république en 1912.
L’ASIE DEPUIS LE XXE SIÈCLE
Le processus d’indépendance
À la fin de la Première Guerre mondiale (1914-1918), les pays d’Asie commencent à réclamer leur indépendance, qu’ils obtiennent progressivement et par des moyens différents. Ainsi, l’Inde, qui appartient aux Britanniques et a combattu à leurs côtés pendant la guerre, réclame plus d’autonomie. Ces revendications d’indépendance s’incarnent en la personne de Mohandas Gandhi, qui prend la tête d’un mouvement non-violent. L’après-guerre est également marqué par la disparition de l’Empire ottoman, en 1923. La Turquie lui succède. Son dirigeant, Mustafa Kemal, entreprend une vaste modernisation du pays en s’inspirant du modèle européen.
La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) marque un tournant dans l’histoire de l’Asie. Le Japon parvient à occuper les possessions françaises, britanniques et hollandaises, ce qui révèle soudain aux populations colonisées la faiblesse de ces pays. Avec leur entrée en guerre, les États-Unis renforcent leur présence dans cette région et triomphent du Japon en larguant la bombe atomique sur Hiroshima en août 1945. Les Américains soutiennent les revendications d’indépendance des pays colonisés et forcent les anciennes puissances coloniales à se retirer. L’Inde — dont une partie, dirigée par des musulmans, devient le Pakistan — accède à l’indépendance en 1947, l’Indonésie en 1949 et l’Indochine (Viêt Nam, Laos, Cambodge) en 1954. Quant à la Chine, dirigée par Mao Zedong, elle devient un État communiste en 1949 et s’isole du monde.
L’Asie au cœur de la guerre froide
Les pays asiatiques deviennent alors l’un des terrains sur lesquels se déroule la guerre froide opposant les États-Unis et l’URSS. Les États-Unis font la guerre à la Corée du Nord, soutenue par la Chine (la guerre de Corée, 1950-1953), et au Viêt Nam (la guerre du Viêt Nam, 1959-1975). Le Proche-Orient est également un lieu de conflit entre Américains et Soviétiques, par le biais d’Israël, défendu par les États-Unis, et des pays arabes, soutenus par l’URSS.
De plus en plus de pays d’Asie refusent cependant d’appartenir à un camp ou à l’autre. Ceci aboutit à la création du mouvement des pays non-alignés, lors de la conférence de Bandung (en Indonésie) en 1955.
L’Asie aujourd’hui
La fin de la guerre froide, en 1989, ne règle cependant pas le problème des conflits en Asie. La convoitise pour les immenses richesses pétrolières du continent engendre ainsi la guerre du Golfe en 1990-1991, après l’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein. L’éclatement de l’URSS, en 1991, est suivi de plusieurs conflits dans les nouveaux États d’Asie centrale (Ossétie, Haut-Karabagh, etc.). Les Russes eux-mêmes combattent dans le Caucase contre les Tchétchènes. L’Inde et le Pakistan ne parviennent pas à résoudre leur différend au sujet de la région frontalière du Cachemire. Cependant, en Asie du Sud-Est, le Cambodge tente de tourner la page du communisme après le génocide de la population cambodgienne perpétré par les Khmers rouges dans les années 1970.
L’Asie est également marquée par la montée d’un fanatisme islamiste, apparu avec la révolution menée par l’ayatollah Khomeiny en Iran en 1979. Ce courant extrémiste s’étend du Proche-Orient jusqu’en Indonésie, en passant par l’Afghanistan, où les États-Unis interviennent militairement en 2001. Le conflit entre Israël et les Palestiniens se poursuit malgré des tentatives de négociation de paix. En 2003, le Proche-Orient est de nouveau le théâtre d’une guerre, avec l’intervention américaine en Irak et la chute de Saddam Hussein.
Au début du xxie siècle, l’Asie offre une image très contrastée. D’une part, elle apparaît comme l’un des principaux foyers de guerre et d’instabilité dans le monde. D’autre part, elle abrite aussi le pays qui connaît la plus forte croissance économique du monde : la Chine s’impose aujourd’hui comme le principal acteur de la région, et du monde.


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