lundi 23 décembre 2013

HISTOIRE DU PROCHE-ORIENT



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l'histoire du Proche-Orient


Le Proche-Orient est une région de l’Asie, située dans l’ouest du continent, aux portes de l’Afrique et de l’Europe. Son histoire est particulièrement riche : c’est dans cette région du monde que sont par exemple apparues l’écriture et les trois principales religions ; c’est également sur ces terres que se sont développés les brillantes civilisations arabo-musulmanes et les riches États pétroliers actuels.
LE PROCHE-ORIENT EST UN GRAND FOYER DE CIVILISATION
Le Proche-Orient joue très tôt un rôle essentiel dans l’histoire de l’humanité. C’est en effet dans cette région que l’homme développe l’agriculture (jusqu’alors il était chasseur ou cueilleur) et devient sédentaire (et non plus nomade).
Le « Croissant fertile »
Les premières cités apparaissent en Mésopotamie, une région située entre les fleuves Tigre et Euphrate : le « Croissant fertile ». Ces cités (sumériennes, babyloniennes puis assyriennes) s’organisent et créent un début d’administration. Le premier système d’écriture est élaboré pour tenir les comptes commerciaux (cette découverte entraîne le passage de la préhistoire à l’histoire). Les premiers codes de lois sont constitués (le premier connu étant le Code d’Hammourabi, au xviiie siècle avant J.-C.).
De nouveaux royaumes apparaissent vers 1000 avant J.-C. Les Hébreux fondent le royaume d’Israël au xie siècle avant J.-C. ; il atteint son apogée sous les règnes de David et de Salomon, avant d’être divisé en deux petits royaumes : le royaume de Juda et le royaume d’Israël. Pour leur part, les Phéniciens occupent les rives orientales de la Méditerranée (le Liban actuel) et développent un intense commerce avec les rives occidentales (la Grèce, la Gaule, l’Espagne, etc.). Les Babyloniens créent un royaume prospère à la fin du viie siècle avant J.-C., sous le règne de Nabuchodonosor II.
À partir du vie siècle avant J.-C., les Perses envahissent et unifient tout le Proche-Orient. Ils sont vaincus par le Macédonien Alexandre le Grand en 330 avant J.-C., qui conquiert à son tour la région. Elle passe ensuite aux mains des Romains, qui instaurent la paix (la pax romana). À partir de la conquête d’Alexandre le Grand et pendant près de 1 000 ans, le Proche-Orient subit l’influence des civilisations grecque puis romaine.
La terre des trois grandes religions monothéistes
Le Proche-Orient est aussi la terre de naissance des trois grandes religions monothéistes (qui n’ont qu’un seul dieu). Le judaïsme, le christianisme et l’islam sont tous trois apparus dans cette région du monde :

— vers 1300 avant J.-C., Moïse reçoit la révélation divine sur le mont Sinaï (en Arabie) et conduit les Hébreux jusqu’à la Terre promise (la Palestine) ;
— dans les premières années du ier siècle après J.-C., Jésus grandit en Galilée (aujourd’hui en Israël) et rejoint la cité de Jérusalem où il prêche la parole divine ;
— au début du viie siècle, Mahomet reçoit la révélation de Dieu à La Mecque (en Arabie), avant de se rendre à Médine.
LA CONQUÊTE ARABO-MUSULMANE
Les Omeyyades et les Abbassides
Très rapidement, les successeurs de Mahomet gagnent les territoires voisins de l’Arabie. Dès le viie siècle, la dynastie des Omeyyades installe sa capitale à Damas (en Syrie actuelle) et conquiert une grande partie du Proche-Orient. Au milieu du viiie siècle, la dynastie des Abbassides renverse les Omeyyades et dirige la région depuis Bagdad (aujourd’hui en Irak). La domination de ces deux dynasties arabo-musulmanes s’étend jusqu’en Afrique du Nord et sur une partie de l’Espagne. Cette période est prospère, à la fois sur le plan économique et sur le plan culturel.
Les Seldjoukides et les croisades chrétiennes
Au milieu du xie siècle, de nouveaux conquérants arrivent de l’Est, les Turcs seldjoukides, qui installent leur capitale à Ispahan (aujourd’hui en Iran). Ces musulmans se montrent moins tolérants que leurs prédécesseurs envers les chrétiens, ce qui provoque en Europe un appel à la croisade. En 1099, les croisés s’emparent de Jérusalem et fondent les États latins d’Orient. Pendant près de deux siècles, les croisades se succèdent pour venir en aide à ces États latins, tandis que les Seldjoukides et leurs alliés tentent de reconquérir ces territoires.
L’immense Empire ottoman
Progressivement, une nouvelle puissance va dominer la région : l’Empire ottoman. En 1453, les Turcs ottomans conquièrent la ville chrétienne de Constantinople (qui devient Istanbul, aujourd’hui en Turquie). L’Empire ottoman atteint son apogée au xvie siècle, sous le règne du sultan Soliman le Magnifique. Cet immense empire couvre la majeure partie du Proche-Orient et s’étend à l’Afrique du Nord et à une partie de l’Europe. Sa frontière européenne, aux portes de la ville de Vienne, menace particulièrement l’Autriche.
Pourtant, l’Empire ottoman décline à partir du xviie siècle. Pris dans les querelles de dynasties, incapable de moderniser son économie et son armée, il doit se défendre contre les assauts des puissances européennes : France (au Liban et en Syrie), Angleterre (en Égypte), Autriche (dans les Balkans) et Russie (dans le Caucase). Il doit aussi leur accorder d’importants avantages commerciaux.
Pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), l’Empire ottoman (allié à l’Allemagne) extermine une grande partie de la population arménienne, qui résiste depuis longtemps à sa domination ; c’est un véritable génocide. La défaite de l’Allemagne en 1918 entraîne l’éclatement de l’Empire ottoman. Sous l’impulsion de Mustafa Kemal Pacha (le futur Atatürk), la Turquie est créée en 1923 sur les restes de l’empire.
LE PROCHE-ORIENT AUJOURD’HUI
Dans les années 1920, le Proche-Orient est constitué d’une multitude d’États, souvent sous l’autorité des puissances européennes. À partir des années 1930, la région connaît une agitation nationaliste en faveur d’une unité arabe. C’est à cette époque que les États arabes accèdent à l’indépendance.
Le conflit israélo-palestinien
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), l’assemblée générale de l’ONU décide de donner une terre au peuple juif qui vient de subir un génocide. Elle vote un plan de partage de la Palestine, qui permet la création de l’État d’Israël en mai 1948. Cependant, les Palestiniens réagissent à la perte d’une partie de leur pays et ils sont soutenus dans leur revendication par les pays de la Ligue arabe (une organisation créée en 1945). C’est ainsi que débute le conflit israélo-arabe en 1948.
En 1964, les Palestiniens organisent leur revendication d’un État palestinien autour de l’OLP (l’Organisation de libération de la Palestine), menée par Yasser Arafat. Le conflit israélo-arabe devient le conflit israélo-palestinien. À partir de 1987, les territoires palestiniens — occupés depuis 1967 par les Israéliens — se soulèvent : c’est l’Intifada, c’est-à-dire « la guerre des pierres ». Israël et l’OLP reconnaissent officiellement l’existence de l’autre en 1993 ; la création d’un État palestinien est alors envisageable. Cependant, le processus de paix ne parvient pas à aboutir, et une seconde Intifada est lancée en 2000. En 2005, un nouveau processus de paix est mis en place, Israël acceptant de retirer ses colonies des territoires palestiniens occupés.
Un enjeu international
À partir des années 1950-1960, le Proche-Orient est marqué par l’essor du panarabisme (la défense d’une unité du monde arabe). L’exploitation des gisements de pétrole permet aux pays du Golfe (les pays de la péninsule Arabique) de connaître un développement économique spectaculaire. Mais le pétrole est également la principale source de conflits au Proche-Orient. Il est convoité par des compagnies pétrolières étrangères, ce qui amène l’intervention des pays occidentaux pour obtenir un accès à ces réserves pétrolières. Au sein même du Proche-Orient, certains États tentent de dominer la région, comme la Syrie de Hafez el-Assad (entre 1970 et 2000) ou l’Irak de Saddam Hussein (entre 1979 et 2003).
Dans la seconde moitié du xxe siècle, le Proche-Orient connaît également un essor de l’islam. Ainsi, en 1979, le shah d’Iran (le souverain) est renversé par une Révolution islamique ; un haut dignitaire religieux, l’ayatollah Khomeiny, devient le guide suprême du pays jusqu’à sa mort (en 1989). Craignant une expansion de la Révolution islamique à l’Irak, Saddam Hussein entre en guerre contre l’Iran en 1980. Après avoir combattu l’Iran pendant huit ans, l’Irak s’oppose au Koweït au sujet du prix du pétrole et envahit le pays (en 1990). À partir de cet événement, plusieurs coalitions internationales interviennent dans la région, sous prétexte de protéger les ressources pétrolières ou de défendre la liberté de peuples opprimés : en 1990, lors de la guerre du Golfe contre l’Irak ; en 2003, lors de la guerre en Irak qui voit la chute de la dictature de Saddam Hussein.




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