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l'Islam médiéval
Durant tout le Moyen Âge,
la religion musulmane se développe au gré des conquêtes territoriales. Cette expansion
de l’islam donne naissance à un véritable empire et à une brillante
civilisation : la civilisation arabo-musulmane. L’art,
l’architecture, la littérature, les sciences connaissent alors un essor
prodigieux.
L’EXPANSION DE L’ISLAM
Mahomet et les premiers califes
L’islam se propage dès le
début du viie siècle
avec les conquêtes du prophète Mahomet, qui s’empare d’une grande partie
de la péninsule Arabique. Après sa mort en 632, les territoires contrôlés par
les musulmans sont gouvernés par le « successeur de Mahomet » (en
arabe khalifa, devenu « calife » en français). Le pouvoir du
calife est autant politique que religieux.
Les quatre premiers califes,
que l’on appelle les califes « bien guidés », règnent de 632 à 661.
Durant cette période, les armées musulmanes envahissent le reste de la
péninsule Arabique, une partie de l’Égypte, de la Libye, de la Turquie et de la
Géorgie, mais aussi la Syrie, l’Irak, l’Iran et l’Arménie d’aujourd’hui.
L’Empire des Omeyyades (661-750)
En 661, Mu’awiya, le cinquième
calife, fonde la dynastie des Omeyyades, qui s’installe à Damas
(en Syrie actuelle), et poursuit l’expansion de l’islam. À l’est, les armées
omeyyades s’emparent de l’Asie centrale, de l’Afghanistan, du Pakistan et d’une
partie de l’Inde actuels ; elles sont arrêtées aux frontières de la Chine.
À l’ouest, les Omeyyades continuent à étendre leur empire en Afrique du Nord,
jusqu’à l’Atlantique, puis envahissent l’Espagne. Ils marchent ensuite sur la
France, où ils sont défaits en 732 par Charles Martel (le grand-père de
Charlemagne).
Grands conquérants, les
Omeyyades sont aussi de grands administrateurs et de grands bâtisseurs. Ce sont
eux qui ont construit la Grande Mosquée de Damas et le Dôme du Rocher à
Jérusalem, par exemple.
Progressivement cependant, le
mécontentement grandit à l’intérieur de leur empire. Une guerre civile éclate
et se conclut, en 750, par le renversement de la dynastie des Omeyyades. La
dynastie des Abbassides lui succède.
L’Empire des Abbassides (750-1258)
Arrivés au pouvoir en 750,
les Abbassides transfèrent leur capitale dans l’Irak d’aujourd’hui. Les
premiers califes établissent un solide pouvoir doté d’une administration très
développée. Le deuxième, Abu Jaffar al-Mansur, fonde en 762 la ville de Bagdad,
qui devient la capitale des Abbassides.
Sous le califat de Haroun
al-Rashid, qui règne de 786 à 809, Bagdad devient l’une des plus grandes et des
plus riches cités du monde. Chaque jour, des caravanes regorgeant de précieuses
marchandises arrivent des quatre coins de l’empire et des pays voisins :
objets en ferronnerie d’Espagne, parfums d’Égypte, épices d’Inde, soie de
Chine, etc. L’Empire abbasside est formé d’une mosaïque de cultures :
Arabes, Berbères ou Kurdes, de confession musulmane, juive ou chrétienne.
La création d’États autonomes
Si les Abbassides restent
au pouvoir jusqu’au milieu du xiiie siècle,
leur empire s’émiette progressivement. Des États autonomes, plus ou moins
puissants, apparaissent dans diverses provinces :
→ en Espagne, le dernier descendant des Omeyyades (qui a échappé au massacre de sa famille) fonde un émirat à Cordoue au viiie siècle, qui devient le califat de Cordoue au xe siècle ;
→ au Maroc, la dynastie des Idrissides voit le jour au viiie siècle ;
→ en Égypte, la dynastie des Fatimides fonde un califat indépendant au xe siècle ;
→ à Bagdad même, en 953, le pouvoir politique passe aux mains d’une dynastie iranienne, les Buyides. Les califes abbassides ne possèdent plus dès lors que le pouvoir religieux.
→ en Espagne, le dernier descendant des Omeyyades (qui a échappé au massacre de sa famille) fonde un émirat à Cordoue au viiie siècle, qui devient le califat de Cordoue au xe siècle ;
→ au Maroc, la dynastie des Idrissides voit le jour au viiie siècle ;
→ en Égypte, la dynastie des Fatimides fonde un califat indépendant au xe siècle ;
→ à Bagdad même, en 953, le pouvoir politique passe aux mains d’une dynastie iranienne, les Buyides. Les califes abbassides ne possèdent plus dès lors que le pouvoir religieux.
Au milieu du xie siècle, les Buyides
de Bagdad sont renversés par les Turcs Seldjoukides, qui déplacent la
capitale à Ispahan (en Iran d’aujourd’hui). Descendants d’une tribu
d’Asie centrale, ceux-ci ont migré au Moyen-Orient au ixe siècle et se sont convertis à l’islam.
Ils prennent rapidement le contrôle de nombreuses provinces de l’empire
musulman.
Face à cette montée en
puissance de l’islam, l’empereur byzantin (qui fixe sa capitale à
Constantinople, aujourd’hui Istanbul en Turquie) demande l’aide des chrétiens
d’Occident, qui se lancent dans une guerre sainte contre les musulmans :
c’est le début des croisades chrétiennes (1095-1270). À la fin du xiie siècle, les croisés
se heurtent à la résistance de Saladin, sultan d’Égypte et de Syrie.
Puis, en 1258, les hordes
mongoles de Gengis Kahn déferlent sur Bagdad, la mettent à sac et tuent le
dernier calife abbasside. À la même époque, l’Empire ottoman apparaît
dans la Turquie actuelle. Musulmans, les sultans ottomans deviennent bientôt
très puissants, au point de s’emparer de Constantinople en 1453, qui devient
leur capitale sous le nom d’Istanbul.
UNE BRILLANTE CIVILISATION
L’art et l’architecture
La civilisation arabo-musulmane
se distingue par son art et son architecture. Les architectes musulmans font un
usage important des arches et des dômes. Les mosquées (les lieux de
culte), les palais, les édifices publics et les riches demeures sont
décorés à l’intérieur et à l’extérieur. Ces ornementations, faites de mosaïques,
de reliefs en stuc et de bois peints, comprennent des motifs géométriques,
des arabesques et de la calligraphie (une écriture très
stylisée).
La langue et la littérature
Le Coran (le livre sacré
des musulmans) ayant été révélé en arabe, tous les musulmans doivent pouvoir le
lire dans cette langue. Par conséquent, la langue arabe se développe et
devient également la langue de l’administration, de la littérature, du droit,
etc.
Sous les Abbassides, les
érudits arabes rassemblent les livres qu’ils trouvent aux quatre coins de
l’empire ; ils les apportent à Bagdad (mais aussi à Cordoue), où ils sont
traduits en arabe. Cette immense entreprise de traduction couvre toutes
les disciplines : de la poésie aux mathématiques en passant par les
contes, comme les Mille et une nuits.
Parmi les milliers de
livres collectés pour être traduits se trouvent les œuvres des philosophes
grecs, pour la plupart également mathématiciens, médecins, astronomes,
géographes ou historiens. Ces ouvrages traduits sont copiés pour être diffusés
dans tout l’empire musulman. Plus tard, des chrétiens (souvent des moines) les
traduisent à leur tour de l’arabe : c’est ainsi que les textes des
écrivains et savants grecs ont été connus des Européens.
Les progrès scientifiques
Les savants arabo-musulmans sont
à l’origine de découvertes scientifiques majeures. Le Persan Avicenne
rédige le Canon de la médecine (recensant toutes les connaissances
médicales de l’époque), qui devient une référence dans les universités du
Moyen-Orient et d’Europe.
Les érudits mettent au
point leurs propres cartes du ciel. De nombreuses étoiles ont gardé leur
nom arabe (comme Alcor). Ils étudient aussi les mathématiques indiennes.
Ils leur empruntent les chiffres de 1 à 9 et introduisent le zéro.
Grâce à cette invention, ils fondent le système décimal qui se répand dans le
monde entier. Ces chiffres sont ceux que nous utilisons aujourd’hui (et que
nous appelons d’ailleurs « chiffres arabes »).
POUR ALLER PLUS LOIN
Sur la religion :
→ l’islam
→ le Coran
Sur l’histoire et la culture :
→ personnages : Mahomet – Saladin – Avicenne – Gengis Khan
→ les croisades
→ la calligraphie
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