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l'Europe des nations au XIXe siècle
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La question des nationalités
se pose pour la première fois en Europe au xixe siècle.
Les idées révolutionnaires de 1789 se sont propagées et de nombreux peuples
d’Europe revendiquent plus de liberté et/ou la reconnaissance de leur nation.
LE CONGRÈS DE VIENNE
Après l’abdication de
Napoléon Ier, une conférence internationale a lieu à Vienne (en
Autriche), entre septembre 1814 et juin 1815. L’objectif affiché du congrès de
Vienne est de redessiner la carte de l’Europe afin d’y limiter
l’influence de la France.
Les représentants des grandes
puissances européennes ont cependant d’autres buts, tels que la défense de
leurs intérêts territoriaux et la satisfaction de leurs désirs d’expansion. Il
s’agit donc pour les vainqueurs de Napoléon (c’est-à-dire l’Autriche, la
Prusse, la Russie et l’Angleterre) de se partager l’Europe en cherchant
à accroître leur propre territoire, et à limiter l’influence des puissances
alliées et néanmoins rivales.
À QUOI L’EUROPE RESSEMBLE-T-ELLE EN
1815 ?
Selon les accords conclus à
Vienne, la France est dépossédée de tous les territoires conquis par
Napoléon Ier. La Russie reçoit les deux tiers de la Pologne. La
Prusse s’étend et accroît son influence sur les États allemands. Une
confédération germanique est créée, et la domination de l’Autriche sur l’Italie
et l’Europe centrale est renforcée.
Ce nouveau découpage se
fait sans tenir compte des aspirations des peuples européens. Les
revendications nationales ne tardent donc pas à s’exprimer : certains
peuples morcelés souhaitent se réunifier (c’est le cas en Italie et en Allemagne),
d’autres réclament leur indépendance (c’est le cas des Hongrois et des Slaves
qui sont dominés au sein de l’Empire autrichien).
À QUOI LES MOUVEMENTS NATIONALISTES
ASPIRENT-ILS ?
Ces peuples dominés ou
morcelés souhaitent l’autodétermination, c'est-à-dire devenir des États
souverains, détenant les pleins pouvoirs de la part de leurs citoyens et
prenant eux-mêmes les décisions qui les concernent. Ils souhaitent aussi former
des États-nations, dont le territoire correspond à une seule nation, et
dont la population est homogène sur le plan culturel. Un État-nation se définit
donc comme un État peuplé d’habitants ayant une histoire, une langue et des
aspirations politiques communes.
Les premiers nationalistes à
obtenir gain de cause sont les Grecs et les Belges :
– la Grèce se rebelle
contre l’Empire ottoman et devient indépendante en 1829 ;
– la Belgique se détache
du royaume des Pays-Bas et devient indépendante en 1830.
QU’APPELLE-T-ON LE PRINTEMPS DES
PEUPLES ?
Un mouvement européen
Le Printemps des peuples
est le nom donné à la vague de révolutions et de mouvements
nationalistes qui traverse les grandes villes d’Europe en 1848 :
Milan, Venise, Naples, Paris, Prague, Vienne, Berlin, etc.
Dès le mois de janvier
1848, des émeutes en faveur de l’unité ont lieu en Italie.
En février, en France,
la monarchie de Louis-Philippe chute et la IIe République
est proclamée.
En mars, des manifestations
libérales sont organisées à Prague, puis à Vienne. L’empereur d’Autriche
cède : il accorde la liberté de la presse et promet une constitution.
Après cette première victoire, les peuples qui composent l’Empire (Tchèques,
Hongrois, Croates) réclament plus d’autonomie.
Les révoltes atteignent ensuite
les États allemands. Leurs souverains promettent des constitutions libérales et
une assemblée représentant les États allemands est élue : le Parlement de
Francfort siège à partir de mai 1848.
Les troubles en Autriche
encouragent les partisans de l’unité italienne : entre août 1848 et
janvier 1849, les républiques de Venise, de Florence et de Rome sont
proclamées.
Des espoirs déçus
Si les espoirs suscités par
les mouvements nationalistes et révolutionnaires sont importants, les
revendications du Printemps des peuples n’aboutissent finalement pas. Les
souverains reviennent sur les concessions qu’ils ont faites. En Autriche,
l’armée rétablit l’ordre et vient à bout des Hongrois au cours de l’été 1849,
avec l’aide des Russes qui craignent que les troubles ne gagnent la Pologne. En
Allemagne, le Parlement de Francfort est dissous en avril 1849. Les
Républicains italiens sont écrasés par le roi de Naples et par le pape. Les
troupes autrichiennes reprennent Venise et l’Italie centrale.
QUELLES SONT LES GRANDES RÉALISATIONS EN
EUROPE APRÈS 1848 ?
L’unification de l’Italie et de
l’Allemagne
Deux États-nations parviennent cependant à se créer dans
l’Europe d’après le congrès de Vienne, tous deux aux dépens de l’empire
d’Autriche. Il s’agit de l’Italie et de l’Allemagne.
Après des décennies de
revendications et de combats (au cours desquels s’illustre en particulier le
patriote Giuseppe Garibaldi), les peuples italiens sont unifiés lorsque
Victor-Emmanuel II est couronné souverain du royaume d’Italie en
mars 1861. En 1870, Rome devient la capitale du royaume.
Pour leur part, les peuples
allemands sont unifiés en janvier 1871, lorsque Guillaume Ier
de Prusse est proclamé souverain de l’empire d’Allemagne : c’est le
IIe Reich, avec comme premier chancelier (sorte de Premier
ministre) le prince Otto von Bismarck.
L’échec de l’Empire autro-hongrois
En 1867 est créé l’Empire
austro-hongrois, qui réunit l’empire d’Autriche et le royaume de Hongrie.
Cependant, le nouvel empire est fragile car il regroupe neuf nationalités
différentes : des Allemands, des Tchèques, des Polonais, des Slaves du
Sud, des Magyars (c’est-à-dire des Hongrois), des Roumains, des Serbes, des
Croates et des Slovaques. L’Empire austro-hongrois est condamné à la
destruction parce qu’il ne parvient pas à régler la question des nationalités
(il disparaît finalement en 1918).
EN QUOI LA QUESTION DES NATIONALITÉS EN
EUROPE A-T-ELLE ÉTÉ PRIMORDIALE ?
La question des nationalités
en Europe est l’un des enjeux majeurs du xixe siècle.
Elle se pose lors du congrès de Vienne, puis durant le congrès de Berlin (1878)
qui ne lui apporte pas non plus de réponse. Elle est l’une des causes de la
Première Guerre mondiale. Ce n’est qu’après celle-ci que le droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes (l’autodétermination) a pu s’appliquer :
les traités de paix de 1919 et 1920 consacrent la dissolution des empires
européens, ce qui permet la naissance de nombreux États-nations en Europe
(comme la Pologne, la Tchécoslovaquie ou les pays baltes).
POUR ALLER PLUS LOIN
→ l’État-nation
→ l’Empire de Napoléon Ier
→ le monde au xixe siècle
→ la Première Guerre mondiale
→ personnages : Louis-Philippe – Giuseppe Garibaldi – Otto von Bismarck – Sissi l’impératrice
→ interactivité : chronologie du xixe siècle
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