la guerre du Viêt Nam
La guerre du Viêt Nam
a opposé, entre 1959 et 1975, le Viêt Nam-du-Sud libéral (et son
principal allié, les États-Unis) au Viêt Nam-du-Nord communiste
(soutenu par la Chine et l’URSS). Ce conflit s’inscrit dans le cadre de la guerre
froide entre les États-Unis et l’URSS.
LES ORIGINES DE LA GUERRE
Un pays divisé en deux
Ancienne colonie française sous
le nom d’Indochine, le Viêt Nam a obtenu son indépendance en 1954,
au terme d’une violente guerre de décolonisation contre la France (1946-1954).
Selon les accords de paix signés à Genève en juillet 1954, le pays est divisé
en deux zones, nord et sud, à la hauteur du 17e parallèle
(une ligne de latitude géographique). Ce partage est censé être temporaire,
la réunification devant se faire après des élections prévues pour
l’année 1956.
Une zone de tensions internationales
Cependant, la fracture entre le
nord et le sud est plus profonde. Le Viêt Nam-du-Nord, dirigé par
le président communiste Hô Chí Minh, est soutenu par les
grandes puissances communistes (la Chine et l’URSS). Le gouvernement du Viêt Nam-du-Sud,
anti-communiste, est pour sa part soutenu par les puissances
occidentales (en particulier par les États-Unis).
En 1956, le président
sud-vietnamien (Ngô Ðinh Diêm) refuse de remettre son pouvoir aux
urnes : il s’oppose à l’organisation des élections, principale
clause des accords de Genève. Pour renverser ce dictateur et rétablir l’unité
du pays, les communistes du Sud qui ont combattu pour l’indépendance (les viêt-cong)
prennent les armes en février 1959. Ils reçoivent l’appui du gouvernement
nord-vietnamien dans leur guérilla.
LE DÉROULEMENT DE LA GUERRE
Le soutien des États-Unis
En pleine guerre froide
contre le monde communiste, les États-Unis soutiennent fermement le
Viêt Nam-du-Sud. Ils s’engagent à aider le gouvernement sud-vietnamien, en
lui fournissant de l’argent et des conseillers militaires : en
décembre 1961, 400 Américains débarquent au Viêt Nam ;
ils sont plus de 11 000 l’année suivante.
Dans le Viêt Nam-du-Sud,
l’intolérance et la violence du président-dictateur font progressivement
passer dans l’opposition une grande partie de la population (même les moines
bouddhistes pacifiques). Les manifestations se multiplient. Le dictateur est
finalement renversé par un coup d’État, en décembre 1963. Pendant
un an et demi, l’instabilité politique règne dans le Sud. Les États-Unis
arrivent à la conclusion que seule une intervention directe et massive de
l’armée américaine peut encore sauver la situation.
L’intervention américaine
En août 1964, le président
américain Lyndon Johnson annonce que les communistes du Viêt Nam-du-Nord
viennent de torpiller deux navires américains postés dans le golfe du Tonkin,
au large des côtes vietnamiennes. Bien que fausse (ou tout au moins exagérée),
l’annonce du président fait l’effet d’une bombe aux États-Unis. Immédiatement,
le Congrès (le parlement américain) vote l’intensification de l’engagement
américain au Viêt Nam. À la fin de l’année 1965,
200 000 soldats sont déployés dans le Viêt Nam-du-Sud ; au
plus fort de l’engagement américain (en 1969), ils sont 541 000.
Un conflit sans merci
Malgré leur nombre et leur
équipement technologique, les soldats américains ne parviennent pas à s’imposer
au Viêt Nam. L’ennemi est invisible ; les viêt-cong connaissent
parfaitement leur pays. Dominant la jungle et les villages, ils reçoivent leur
ravitaillement du Viêt Nam-du-Nord par un réseau de sentiers, appelé la piste
Hô Chí Minh.
Les Américains entament alors
une stratégie de terreur : ils fouillent avec violence les villages
à la recherche de combattants viêt-cong et d’armes, bombardent les pistes et
les villes nord-vietnamiennes, larguent du napalm (une essence épaisse qui
provoque des malformations) dans les zones rurales, etc. Cette stratégie, au
lieu d’atteindre le moral des Vietnamiens, amène nombre de villageois
persécutés à aider les combattants communistes.
Au début de l’année 1968,
les troupes nord-vietnamiennes et viêt-công lancent une offensive surprise sur
plus d’une centaine de villes sud-vietnamiennes ; cette opération est
appelée l’offensive du Têt. Ils prennent le contrôle des bâtiments
militaires et administratifs, où ils se retranchent. C’est au terme de
plusieurs semaines de combats acharnés que les Américains reprennent les villes
sud-vietnamiennes.
Les protestations contre la guerre
Parallèlement à l’enlisement des
soldats américains au Viêt Nam, aux États-Unis, la population découvre à
la télévision l’ampleur de la souffrance que son armée inflige au peuple
vietnamien. Un mouvement pacifiste se développe et, bientôt, des
milliers de personnes se mettent à manifester contre cette guerre honteuse,
aux États-Unis et dans le monde entier.
Face à cette opposition
grandissante, le président Johnson décide de ne pas se représenter aux
élections. La contestation s’amplifie encore après l’arrivée au pouvoir de
Richard Nixon, en 1969. Le monde apprend avec horreur que 500 civils
désarmés du village de My Lai ont été massacrés par les soldats
américains l’année précédente. Pourtant, le nouveau président durcit encore la
stratégie américaine au Viêt Nam : en 1970, il étend les
bombardements au Cambodge, pays frontalier servant de base aux combattants
nord-vietnamiens.
LA FIN DE LA GUERRE
Tout en intensifiant les
bombardements sur le Viêt Nam-du-Nord, le président Nixon décide de
« vietnamiser » le conflit : il commence à rapatrier ses
troupes (pour épargner la vie de ses soldats) et laisse les forces
sud-vietnamiennes jouer un rôle croissant sur le terrain. Privé du soutien
américain à partir de 1973, le Viêt Nam-du-Sud ne peut rien faire face à
l’offensive ennemie. Les troupes du nord envahissent le sud en 1974 et
obtiennent la victoire définitive en avril 1975. Saïgon (l’ancienne
capitale du Sud) est renommée Hô Chí Minh-Ville. En 1976, le
Viêt Nam est réunifié avec, à sa tête, un régime communiste.
Côté vietnamien, la guerre
du Viêt Nam a fait 2 millions de morts (dont un grand nombre de
civils) et 3 millions de blessés. La victoire finale des communistes a
provoqué la fuite de 12 millions de personnes, dont environ 1 million
par la mer sur des embarcations de fortune : on les appelle les boat people.
Côté américain, la guerre a fait 57 000 tués et 153 300 blessés.
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