dimanche 22 décembre 2013

HISTOIRE DE L'AFRIQUE



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l'histoire de l'Afrique


Berceau de l’humanité, l’Afrique a été le vivier de nombreux royaumes prospères jusqu’à la fin du Moyen Âge. Les pays d’Afrique, conquis par les Européens entre le xvie et le xixe siècle, ont retrouvé leur indépendance au cours de la seconde moitié du xxe siècle.

L’AFRIQUE EST LE BERCEAU DE L’HUMANITÉ

De nombreuses découvertes archéologiques ont établi que l’origine de l’homme se trouve en Afrique. Il y a environ 8 millions d’années, alors que l’Afrique est peuplée de grands singes, un bouleversement géologique fait surgir une barrière de montagnes entre l’est et l’ouest du continent. Pour survivre, les grands singes (isolés à l’est) sont obligés de s’adapter à un climat plus sec et à une végétation plus rare. Ils se relèvent pour mieux voir le danger et se mettent à marcher sur leurs deux pattes arrière : ils deviennent bipèdes. C’est vraisemblablement ainsi que sont nés nos ancêtres, dans une région d’Afrique appelée la Rift Valley.
Les plus vieux squelettes de singes préhumains (6,5 millions d’années) ont été retrouvés en Afrique. Ce sont ensuite les australopithèques, comme Lucy (en Éthiopie, 3,5 millions d’années), puis le genre Homo : l’Homo habilis puis l’Homo erectus et enfin l’Homo sapiens, il y a 150 000 ans. À la période néolithique, de nouvelles cultures se développent dans le nord, comme celles des Ajjers (aujourd’hui en Algérie et en Libye).
L’AFRIQUE DURANT L’ANTIQUITÉ
C’est encore un accident climatique qui provoque une évolution majeure du peuplement et de la civilisation : le Sahara, jusqu’alors fertile, devient un désert. Les populations sont contraintes de partir.
Les migrations bantoues vers le sud de l’Afrique
Les peuples vivant dans le sud du Sahara s’éloignent peu à peu du désert. Ils se déplacent plus au sud, vers le Niger actuel où ils s’installent. Les tribus parlant le bantou qui vivent sur ces terres sont alors contraintes de migrer à leur tour. Dans un lent mouvement de population, elles descendent progressivement le continent pour atteindre le sud de l’Afrique (Angola, Namibie, Mozambique, Afrique du Sud, etc.).
L’apparition de la civilisation égyptienne
Depuis le nord du continent, les peuples fuyant le Sahara rejoignent la vallée du Nil à l’est. Ils contribuent à l’essor de la civilisation égyptienne, qui dure environ 3 000 ans. Tout le long du Nil, d’Abou Simbel à Louxor et jusqu’au delta du fleuve, les Égyptiens construisent des temples, des tombeaux et de grandes pyramides dédiées aux pharaons (notamment à Gizeh).
Les conquêtes successives de l’Afrique du Nord
Durant l’Antiquité, plusieurs peuples étrangers au continent cherchent à s’installer dans le nord de l’Afrique.

– Les populations venant d’Arabie du Sud s’installent au ve siècle avant J.-C. en Abyssinie (aujourd’hui l’Éthiopie).
– Les Phéniciens venus du Proche-Orient fondent une série de colonies, en particulier à Carthage (vers 800 avant J.-C.), au bord de la Méditerranée.
– Les Romains aussi tentent de conquérir l’Afrique du Nord. Mais leur domination se limite au littoral méditerranéen car, vers l’intérieur des terres, les légions se heurtent aux Berbères.
– Enfin, les invasions barbares débutent avec les Vandales (en 429), auxquels s’opposent les Byzantins qui dirigent la partie orientale de l’Empire romain.
DE PUISSANTS EMPIRES AU MOYEN ÂGE
L’islamisation de l’Afrique du Nord
Au viie siècle, les Arabes s’installent en Afrique du Nord et unifient la région autour de l’islam. Les musulmans tentent de diffuser cette nouvelle religion plus au sud, mais ils se heurtent aux chrétiens d’Abyssinie.
Les grands empires d’Afrique noire
En Afrique noire, de nombreuses cités règnent sur une région, voire sur un pays. Les plus importantes de ces cités-États se trouvent au Nigeria (Ife, Oyo) et au Bénin. Puis, grâce à l’essor du commerce avec les royaumes islamiques d’Afrique du Nord — qui se fait par caravanes de dromadaires traversant le Sahara —, de grands empires apparaissent en Afrique noire, dans les régions en bordure du désert. Entre le ixe et le xve siècle se succèdent ainsi le royaume du Tekrour, le royaume des Mandingues, l’empire du Ghana, l’empire du Mali puis l’Empire songhaï (dont la ville principale est Tombouctou).
Ces grands États doivent faire face aux attaques des royaumes musulmans, qui ont pour ambition de convertir ces populations pratiquant surtout la religion animiste (qui accorde une âme aux choses comme aux êtres humains). Ces assauts entraînent la disparition de l’empire du Ghana au xie siècle, alors que, pour sa part, l’empire du Mali adopte l’islam comme religion. Plus à l’est, entre le Niger et le lac Tchad, les cités-États des Haoussa prospèrent (profitant de la chute des Songhaï), de même que l’empire de Kanem-Bornou.
Plus au sud, les royaumes bantous
Plus au sud du continent (qui se trouve en dehors de l’influence de l’islam), le Moyen Âge est surtout marqué par de grands mouvements de populations. Ainsi, les Peul s’installent dans la région de la Guinée actuelle. Dans le centre-est, les peuples bantous fondent à partir du xive siècle le royaume de Kongo (dans l’estuaire du fleuve Congo) et, en Afrique australe, le royaume de Monomotapa (dans l’actuel Zimbabwe).
L’ARRIVÉE DES EUROPÉENS
Les premiers comptoirs
En 1488, le navigateur portugais Bartolomeu Dias atteint le cap de Bonne-Espérance (situé à l’extrême sud du continent). Peu après, Vasco de Gama longe l’est de l’Afrique. Les Européens arrivent. Ce sont d’ailleurs les Portugais qui les premiers installent de petites colonies (des « comptoirs ») le long des côtes ou aux embouchures des fleuves pour commercer avec les Africains.
Le commerce des esclaves
À la même époque, la découverte du continent américain par les Européens a des conséquences dramatiques en Afrique. En effet, afin d’exploiter les territoires d’Amérique, les Européens décident de prendre en Afrique leur main-d’œuvre : hommes, femmes et enfants sont ainsi réduits à l’esclavage.
À cette époque, le commerce des esclaves (appelé la traite des Noirs) existe déjà : depuis le viie siècle, les royaumes arabes achètent des esclaves noirs ou s’en emparent par des guerres. Avec la nouvelle demande européenne, le trafic prend une ampleur sans précédent. Les Européens trouvent appui auprès de certains États africains qui les aident à développer ce commerce.
On estime que, entre le xviie et le xixe siècle, près de 12 millions d’esclaves ont été emmenés de force d’Afrique vers l’Amérique, et 7 millions vers les pays arabes.
Une colonisation effrénée
Il faut attendre le milieu du xixe siècle (1833 en Angleterre et 1848 en France) pour que l’esclavage soit définitivement supprimé en Europe. C’est alors que les Européens commencent à occuper des territoires à l’intérieur des terres africaines et à fonder des colonies. Le nouvel objectif des colonisateurs est d’exploiter les richesses de l’Afrique (forêt, minerais) et de créer de grandes plantations agricoles (cacao, café, arachide, etc.).
Les Hollandais s’installent en Afrique du Sud ; ces colons (appelés les Boers) se heurtent aux populations locales, Bantous et Zoulou. Les Français colonisent l’Afrique du Nord à partir de 1830 (Algérie, Maroc, Tunisie) et une grande partie de l’ouest de l’Afrique noire, mais ils se heurtent à une résistance farouche, notamment celle du roi Behanzin au Dahomey (dans le sud du Bénin d’aujourd’hui). Les Britanniques occupent l’est du continent (Égypte, Soudan, Kenya, Afrique du Sud) ainsi que le Nigeria et le Ghana. Le roi des Belges possède le Congo ; les Portugais l’Angola et le Mozambique ; l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne disposent aussi de quelques territoires.
À la fin du xixe siècle, seule l’Éthiopie reste un royaume indépendant, ainsi que le Liberia (un petit État accordé à des esclaves affranchis revenus d’Amérique).
LA DÉCOLONISATION AU XXE SIÈCLE
L’impact des deux guerres mondiales
Dans la première moitié du xxe siècle, les deux guerres mondiales changent la situation dans les colonies d’Afrique. Les soldats africains ont participé aux combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918) pour leurs métropoles (par exemple, les tirailleurs sénégalais venus aider la France) ; c’est la raison pour laquelle les Africains espèrent une reconnaissance de la part des pays colonisateurs : accorder aux Noirs le droit de vote, ou permettre l’élection de députés noirs à l’Assemblée nationale. Mais leurs attentes sont déçues.
À nouveau, pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), alors que la France est occupée par l’Allemagne, l’Afrique du Nord apporte son soutien à la Résistance française dirigée par le général de Gaulle depuis Londres. En retour, des promesses d’autonomie ou d’indépendance sont faites aux colonies françaises, mais les choses évoluent peu.
L’indépendance des États africains
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des mouvements indépendantistes se multiplient dans les colonies d’Afrique. Le gouvernement français choisit de les réprimer durement, comme à Sétif en Algérie (en 1945) ou à Madagascar (en 1949). La situation est particulièrement délicate en Afrique du Nord. Si le Maroc et la Tunisie obtiennent leur indépendance sans trop de violence (en 1956 et 1957), l’Algérie n’est libérée qu’après une longue et meurtrière guerre de décolonisation (1954-1962). Enfin, en 1960, grâce à l’action de grands hommes (comme Léopold Sédar Senghor au Sénégal, Sékou Touré en Guinée ou Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire), les pays d’Afrique noire française obtiennent leur indépendance, de même que les possessions belges (le Congo belge).
Colonie britannique, le Ghana accède à l’indépendance en 1957. C’est la première colonie d’Afrique noire à retrouver sa liberté. Les autres colonies britanniques obtiennent leur indépendance au début des années 1960. Il faut attendre 1974-1975 pour que les Portugais quittent leurs colonies.
En 1980, la Rhodésie dirigée par la minorité blanche devient le Zimbabwe, où le pouvoir est désormais exercé par les Noirs. En Afrique du Sud également, le pouvoir est transféré des Blancs minoritaires aux Noirs majoritaires en 1994 avec l’élection de Nelson Mandela à la présidence de la République.


L’AFRIQUE AUJOURD’HUI
Aujourd’hui, de nombreux conflits ont lieu entre les différents États africains ou à l’intérieur même des pays. Ce sont des conflits entre ethnies, comme celui qui a opposé le Nigeria aux indépendantistes de la région du Biafra (1967-1970), ou bien celui qui a opposé, au Rwanda, les Hutu aux Tutsi (1994) et causé la mort d’au moins 500 000 personnes. Ce sont également des conflits religieux comme en Algérie où une guerre civile contre les islamistes s’est déroulée de 1992 à 1999.
Parmi les autres problèmes majeurs du continent africain figure celui de la santé. Une grande partie de la population est atteinte du sida et la famine revient régulièrement en Éthiopie, en Somalie et au Soudan.




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