dimanche 22 décembre 2013

HISTOIRE DE L'AMERIQUE



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l'histoire de l'Amérique


L’histoire de l’Amérique peut être divisée en trois grandes périodes : le continent avant sa découverte par Christophe Colomb (on parle de civilisations précolombiennes) ; le continent pendant la période coloniale des Européens ; enfin, le continent depuis l’indépendance des États au xixe siècle.
L’AMÉRIQUE PRÉCOLOMBIENNE
Un peuplement relativement tardif
Le peuplement de l’Amérique est assez récent, en comparaison avec celui des autres continents. Il est probable que les premiers hommes sont venus d’Asie il y a 70 000 ans, en traversant à pied le détroit de Béring gelé (dans le nord du continent). Vers la fin du VIIIe millénaire avant J.-C., l’agriculture fait son apparition. Les premières sociétés préhistoriques se développent à partir du IIe millénaire avant J.-C., notamment dans le sud-ouest des États-Unis actuels (comme les Pueblo), puis au Mexique (les Olmèques, les Zapotèques, etc.).
Les grandes civilisations précolombiennes
C’est à partir du iiie siècle après J.-C., et plus encore à partir du xe siècle, que naissent les grandes civilisations dites précolombiennes (c’est-à-dire avant l’arrivée de Christophe Colomb) : les Mayas, les Toltèques, les Aztèques et les Incas. Les trois premières se situent essentiellement en Amérique centrale ; les Incas sont pour leur part installés dans la cordillère des Andes (en Amérique du Sud). Tirant leur puissance de l’agriculture et dotées de structures politiques et religieuses développées, ces civilisations ont chacune à leur façon instauré de grands empires. Les traces archéologiques qu’elles ont laissées sont importantes : Palenque, Tikal et Chichén Itzá (cités mayas), Monte Albán (cité zapotèque) ou encore Machu Picchu (cité inca).
Aussi brillant que soit leur art, ces civilisations précolombiennes se révèlent fragiles, faute de connaissances techniques et d’une véritable métallurgie. Elles ne résistent pas aux assauts des Européens qui débarquent sur le continent à partir du xvie siècle.
LA DÉCOUVERTE DU « NOUVEAU MONDE »
Aujourd’hui, il ne fait plus de doute que des navires vikings, commandés par les Scandinaves Erik le Rouge et Leif Eriksson (son fils), ont atteint les côtes de l’Amérique au xe siècle. Pourtant, la date capitale reste celle du voyage de Christophe Colomb en 1492, car celui-ci ouvre la période de la colonisation européenne. À bord de trois caravelles, Christophe Colomb, au service de l’Espagne, accoste le 12 octobre 1492 les rivages des îles des Bahamas (ou de San Salvador), avant de découvrir Cuba, Haïti et Saint-Domingue. Le navigateur effectue ensuite deux autres voyages, croyant avoir rejoint l’Asie, d’où le nom d’Indiens qu’il donne aux habitants du Nouveau Monde (on parle aujourd’hui d’Amérindiens).
À sa suite, d’autres navigateurs européens se lancent dans l’aventure. En 1497, Jean Cabot découvre les côtes du Canada. Trois ans plus tard, Pedro Alvarez Cabral atteint le Brésil. En 1513, Vasco Núñez de Balboa traverse l’isthme de Panamá et aperçoit l’océan Pacifique. En 1520, Fernand de Magellan franchit le détroit qui porte depuis son nom, à l’extrême sud de l’Amérique. Enfin, entre 1534 et 1541, Jacques Cartier explore les côtes de l’Amérique du Nord pour le compte du roi François Ier de France.
LA COLONISATION EUROPÉENNE
En 1507, le Nouveau Monde est baptisé « Amérique », en hommage à l’explorateur Amerigo Vespucci qui, le premier, a parlé de ces nouvelles terres comme d’un nouveau continent. L’Amérique fait alors naître la convoitise des puissances européennes. Dès 1493, le pape répartit les futures terres à découvrir entre les Espagnols et les Portugais, à partir d’une ligne artificielle tracée dans l’océan Atlantique et divisant le monde en deux parties ; le traité de Tordesillas, signé l’année suivante par l’Espagne et le Portugal, est fortement contesté par les autres pays européens, en particulier par l’Angleterre et la France.
L’Empire espagnol
L’Espagne se lance la première dans la conquête de l’Amérique. En 1519, Hernán Cortés débarque au Mexique. Avec une centaine de soldats, les conquistadors, il s’empare de l’Empire aztèque en moins de deux ans, faisant prisonnier le dernier empereur, Moctezuma II. Peu après, entre 1532 et 1533, Francisco Pizarro conquiert l’Empire inca, au Pérou.
Sur tout le continent, grâce à leurs armes à feu et à leurs chevaux, une poignée d’aventuriers espagnols viennent à bout de la résistance des Amérindiens. En quelques années, les territoires espagnols en Amérique deviennent un empire colonial très bien organisé, dirigé par de hauts fonctionnaires venus de la cour d’Espagne. Les mines d’or, et plus encore les mines d’argent du Pérou, alimentent régulièrement le trésor de la Couronne espagnole.
L’exploitation des richesses du continent nécessite une main-d’œuvre importante : les Amérindiens sont alors réduits en esclavage. Indigné par cette pratique, le missionnaire Bartolomé de Las Casas obtient en 1542 du roi d’Espagne une amélioration de leur sort… qui aboutit toutefois au développement du trafic d’esclaves noirs d’Afrique.
Progressivement, les Espagnols construisent des villes, où se développe une architecture baroque propre au continent (notamment dans les églises). De nombreux prêtres catholiques, en particulier les jésuites, tentent de convertir les Amérindiens à leur religion.
L’Empire portugais
Les Portugais colonisent pour leur part le Brésil à partir de 1500. À la fin du xviie siècle, la découverte de grandes quantités d’or renforce le rôle de la colonie américaine au sein du vaste empire portugais. Malgré le traité de Tordesillas en 1494, les querelles de frontières entre possessions portugaises et espagnoles en Amérique ne se règlent définitivement que dans la seconde moitié du xviiie siècle.
Les Empires britannique et français
Dès le xvie siècle, les Français prennent possession d’une partie du Canada (la Nouvelle-France) et des Antilles. Ainsi, Samuel Champlain fonde la ville de Québec en 1608. En 1682, Cavelier de La Salle atteint l’embouchure du Mississippi (aujourd’hui aux États-Unis) et appelle cette région la Louisiane, en hommage au roi Louis XIV.
À la suite des luttes politiques et religieuses qui déchirent l’Angleterre au xviie siècle, plusieurs minorités religieuses s’expatrient en Amérique avec l’espoir de fonder une ville ou une colonie. Ainsi, arrivant sur la côte Est à bord du Mayflower en 1620, les Pères Pèlerins fondent dans le Massachusetts la première colonie permanente en Amérique. Peu après, les Britanniques rachètent aux Hollandais la presqu’île de Manhattan et y fondent la ville de New York. Assez rapidement, treize colonies britanniques s’établissent sur la côte Est de l’Amérique du Nord.
À la fin du xviie siècle, Britanniques et Français se disputent le contrôle du commerce des fourrures et s’affrontent au cours de conflits meurtriers, chacun s’appuyant sur des tribus amérindiennes. Cette longue suite de batailles s’achève par la victoire britannique aux Plaines d’Abraham et par la prise de Québec (1759). Le traité de Paris, signé en 1763, ne laisse à la France que Saint-Pierre-et-Miquelon et des îles dans les Antilles. Mais cette victoire a coûté cher aux Britanniques qui augmentent les impôts et les droits de douane dans leurs colonies américaines.
L’ACCESSION DU CONTINENT À L’INDÉPENDANCE
La création des États-Unis
L’augmentation des taxes britanniques provoque une révolte des colons américains. Ils élisent un Congrès continental, adoptent une déclaration d’Indépendance des États-Unis d’Amérique (le 4 juillet 1776) et nomment George Washington commandant en chef de leurs armées. Les colons obligent les Britanniques à capituler à Yorktown, et en 1783, au terme de la guerre de l’Indépendance américaine, la Grande-Bretagne doit reconnaître l’indépendance des États-Unis.
Les guerres d’indépendance de l’Amérique du Sud
Cette victoire des colons du nord du continent a un grand retentissement en Amérique du Sud, où l’espoir de se libérer des Espagnols et des Portugais anime aussi les Créoles (les descendants d’Espagnols nés en Amérique). L’affaiblissement de l’Espagne (alliée de la France lors des guerres napoléoniennes) donne aux Créoles le signal de la révolte. Le gouvernement de Madrid n’a plus les moyens d’envoyer des troupes pour rétablir l’ordre.
Entre 1808 et 1826, des guerres de libération sont menées sur tout le territoire de l’Amérique du Sud par de grands révolutionnaires : le Vénézuélien Simón Bolívar (surnommé el Libertador, « le Libérateur ») libère le Venezuela, l’Équateur et le Pérou ; il est également à l’origine de la création de la Bolivie ; l’Argentin José de San Martín et le Vénézuélien Antonio José de Sucre participent à la libération de l’Amérique latine, notamment du Chili et du Pérou. Pour sa part, le Brésil se libère pacifiquement de la tutelle des Portugais en 1822.
Ainsi au début du xixe siècle, le continent américain est globalement dégagé de l’emprise de l’Europe ; il ne reste plus que quelques États encore sous tutelle européenne, comme le Canada britannique (qui entame son processus d’autonomie en 1867).
LE CONTINENT AMÉRICAIN DEPUIS SON INDÉPENDANCE
La naissance de la puissance des États-Unis
Tout au long du xixe siècle, les États-Unis ne cessent de se développer. Ils entrent en guerre contre le Mexique (1846-1848) pour conquérir des territoires frontaliers (Texas, Nouveau-Mexique et Californie). Ils se lancent à la conquête des territoires de l’Ouest, détruisant et massacrant de nombreuses tribus amérindiennes. Gravement touchés par la guerre de Sécession (1861-1865) — qui s’achève par la victoire du Nord sur le Sud favorable à l’esclavage —, les États-Unis abolissent l’esclavage durant la présidence d’Abraham Lincoln.
Dans le même temps, le pays commence à imposer son pouvoir. Les États-Unis rachètent l’Alaska à la Russie (en 1867), s’emparent des territoires espagnols de Porto Rico (1898) et des Philippines (1898), obtiennent la concession d’une terre au Panamá — afin de construire un canal reliant les océans Atlantique et Pacifique. Ils envoient leurs soldats partout en Amérique où leurs intérêts doivent être défendus. Ils occupent ainsi pendant les premières décennies du xxe siècle le Nicaragua, Haïti, la République dominicaine et contrôlent l’île de Cuba.
Les difficultés politiques et économiques en Amérique du Sud
Dans de nombreux pays d’Amérique du Sud, l’armée joue un rôle important et des dictatures ou des régimes autoritaires sont au pouvoir depuis leur indépendance : au Mexique, Porfirio Díaz dirige à trois reprises le pays entre la fin du xixe et le début du xxe siècle ; au Brésil, Getúlio Vargas gouverne par deux fois entre les années 1930-1950 ; en Argentine, Juan Perón s’impose à deux reprises au cours des années 1940-1970 ; en Uruguay, Alfredo Stroessner dirige le pays du milieu du xxe siècle à la fin des années 1980.
À cette absence de démocratie s’ajoute souvent la misère économique : les populations amérindiennes sont mises à l’écart et la terre appartient à de très grands propriétaires. On pratique souvent la monoculture (une seule culture), pour vendre la production en Europe, sans tenir compte des besoins de la population : culture du café au Brésil et en Colombie, du sucre à Cuba, des bananes dans les pays d’Amérique centrale. La question de la réforme agraire est au cœur des problèmes politiques de ces pays.
À partir des années 1960, des guérillas enflamment de nombreux pays d’Amérique latine, où la population réclame une meilleure répartition des terres. La première guérilla voit la victoire des guérilleros de Fidel Castro, qui instaure en 1959 une dictature à Cuba. Au Chili, le gouvernement de Salvador Allende (élu démocratiquement) est renversé en 1973 par le coup d’État du général Pinochet, qui impose un régime dictatorial dès l’année suivante.
Les relations entre États américains
Créée en 1948, l’Organisation des États américains (l’OEA) a pour objectif une coopération économique et une politique de défense commune des États membres situés sur le continent. Cependant, malgré la création de l’OEA et la mise en place d’un marché commun, l’Amérique latine connaît toujours des problèmes de développement. Nombre de pays doivent accepter l’aide d’organismes internationaux, dont les mesures mécontentent les populations locales. En 2002, l’élection à la présidence du Brésil de Luiz Inácio Lula da Silva, dit Lula (partisan d’une mondialisation plus favorable aux pays pauvres) a soulevé beaucoup d’espoir en Amérique du Sud.


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