dimanche 22 décembre 2013

CLUBS REVOLUTIONNAIRES

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les clubs révolutionnaires


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Pendant la Révolution française, les clubs sont des sociétés politiques ; il y en a plus de 5 000 entre 1789 et 1795, répartis dans toute la France. Les députés s’y retrouvent avec leurs partisans pour poursuivre les débats de l’assemblée.
Au fur et à mesure de la Révolution, seuls demeurent les clubs les plus progressistes, c’est-à-dire favorables au progrès.
QUELS SONT LES CLUBS RÉVOLUTIONNAIRES ?
Le club des Jacobins
Fondé en 1789, le club des Jacobins (ou « Société des amis de la Constitution ») réunit à l’origine tous les progressistes. À ses débuts, le club est partisan d’une monarchie constitutionnelle (une Constitution limitant les pouvoirs du roi) mais, après la tentative de fuite du roi et son arrestation à Varennes en juin 1791, il ne reste que les plus radicaux (pour des réformes profondes de la société).
Les Jacobins défendent dès lors l’idée de la démocratie (un pouvoir détenu par le peuple), derrière notamment Maximilien de Robespierre et l’abbé Grégoire. Le club des Jacobins est définitivement interdit en 1799.
Le club des Cordeliers
Fondé en 1790, le club des Cordeliers (ou « Société des amis des droits de l’homme et du citoyen ») recrute parmi les couches populaires ; il est ouvert aux citoyens pauvres et aux femmes et affiche des idées plus avancées que celles de ses rivaux les Jacobins. Le club des Cordeliers a pour premiers dirigeants des hommes comme Georges Danton, Jean-Paul Marat, Camille Desmoulins et Fabre d’Églantine.
L’arrestation du roi à Varennes en juin 1791 fait revoir aux membres du club leurs objectifs : désormais, ils réclament la chute de la monarchie (qui a lieu le 10 août 1792). Au printemps 1794, les dirigeants des Cordeliers meurent sur l’échafaud. Les membres épargnés rejoignent alors le club des Jacobins.
Le club des Feuillants
Fondé en 1791, le club des Feuillants est composé d’anciens membres du club des Jacobins. Ils l’ont quitté car ils le jugent trop radical. Le club des Feuillants a pour principaux dirigeants des hommes comme l’abbé Sieyès et le marquis de La Fayette.
Partisans d’une monarchie constitutionnelle, ils se posent comme l’alternative modérée entre les monarchistes partisans de l’ordre ancien et les démocrates révolutionnaires. Le club disparaît après l’insurrection du 10 août 1792 qui conduit à la chute de la monarchie.
QUELS SONT LES GROUPES POLITIQUES DE LA RÉVOLUTION ?
La conscience politique des révolutionnaires est récente. Aussi, ce que l’on appelle des groupes politiques à l’assemblée ne sont pas des partis disciplinés autour d’un programme, comme aujourd’hui. Ce sont plutôt des regroupements de députés réunis en fonction de leurs sensibilités politiques. La place qu’ils occupent à l’assemblée est à l’origine des partis politiques actuels.
Les Girondins
Issus de la bourgeoisie et des professions libérales (avocats, journalistes, négociants), les Girondins sont ainsi appelés car les premiers d’entre eux sont des députés habitant la Gironde. Ils sont souvent membres du club des Jacobins et, à l’Assemblée, ils siègent à l’origine à gauche, c’est-à-dire parmi les révolutionnaires extrémistes. Cependant, à partir de septembre 1792, ils sont devenus les plus modérés de l’Assemblée, qui est désormais très radicale. Ils siègent alors à droite. Les Girondins sont :
– pour une république gouvernée par la bourgeoisie éclairée, c’est-à-dire qu’ils défendent la mise en place d’un régime dans lequel le pouvoir est détenu par un groupe d’hommes instruits ;
– contre un pouvoir centralisé à Paris ;
– pour la défense de la propriété.
En octobre 1793, l’exécution par les Jacobins de leur chef Brissot de Warville et de ses partisans marque la fin du mouvement girondin.
Les Montagnards
Se réclamant porte-parole des couches populaires et de la moyenne bourgeoisie, les Montagnards sont ainsi dénommés pour avoir siégé dans les plus hautes rangées de la première assemblée ; par la suite, ils occupent la gauche.
Issus en majorité de la bourgeoisie et des professions libérales comme les Girondins, les Montagnards se reconnaissent pour la plupart derrière leurs chefs Maximilien de Robespierre et Jean-Paul Marat. Le mouvement rassemble des révolutionnaires issus du club des Jacobins ou de celui des Cordeliers (Georges Danton, Saint-Just, Camille Desmoulins, etc.).
Les Montagnards s’appuient sur les sans-culottes. Extrémistes, ses représentants exigent de la Révolution qu’elle soit poussée à son terme. Les Montagnards sont :
– pour une république démocratique, c’est-à-dire qu’ils défendent la mise en place d’un régime dans lequel le pouvoir est directement détenu par le peuple ;
– pour un pouvoir centralisé à Paris ;
– pour des mesures sociales en faveur du peuple.
Au pouvoir à partir de juin 1793, ils poussent la Révolution à son maximum ; ils prennent des mesures d’exception telle la mise en place d’un régime de Terreur.
Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), Robespierre et ses amis sont mis en accusation et condamnés à mort ; ils sont exécutés le lendemain. Après la chute de Robespierre, les Montagnards sont pourchassés et disparaissent politiquement.
La Plaine
Faction très modérée, la Plaine (ou le Marais) doit son nom au fait que ses membres siègent dans les rangées basses de l’assemblée (le centre).
Issus de la bourgeoisie libérale comme la plupart des autres députés, les membres de la Plaine votent l’instauration de la République, le 21 septembre 1792, bien qu’ils craignent le pouvoir pris par les sans-culottes.
À l’origine plutôt proches de la Gironde, les membres de la Plaine s’en éloignent progressivement. Puis, convaincus que les Montagnards sont désormais les seuls capables de sauver la Révolution, les membres de la Plaine se rallient à Robespierre et favorisent son accession au pouvoir, au printemps 1793.
Finalement lassés des excès de la Terreur robespierriste et craignant qu’elle ne se retourne contre eux, les députés de la Plaine cessent de soutenir la Montagne, rompent avec Robespierre et participent à sa chute, le 9 Thermidor (27 juillet 1794). Ce sont des hommes issus de la Plaine, tels Lazare Carnot, Cambacérès et le comte de Boissy d’Anglas, qui s’imposent alors.

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